
La Chambre de la sécurité financière demande une enquête sur le rôle de Dimitra Kostarides dans un scandale financier
Mais Coderre, lui, dit « qu’il n’y en a pas de problème » …
La Chambre de la sécurité financière a demandé à son syndic de faire enquête sur un épisode controversé de la carrière de Dimitra Kostarides, membre de la Chambre et candidate de Denis Coderre au poste de conseillère municipale, a appris Pivot. La Chambre se dit « préoccupée » par les allégations concernant Mme Kostarides. Une attitude qui tranche avec celle de M. Coderre, qui a réitéré toute sa confiance en sa candidate. Selon lui, « il n’y en a pas de problème ».
Samedi, La Presse a révélé que Mme Kostarides s’était retrouvée au cœur d’un scandale financier. En 2006, sa maison avait été saisie pour rembourser des épargnants qui estimaient être victimes de fraude. Elle avait également fait l’objet d’une enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et d’une ordonnance d’un juge administratif lui interdisant de faire des transactions avec une société des îles Turks et Caicos.
Le lendemain, M. Coderre avait réagi avec une certaine agressivité à ces révélations, mais pas à l’endroit de sa candidate. «Quand on sent que le tapis tire sous les pieds, il y a du salissage. Je trouve qu’ils ont été vite sur le gun», a-t-il déclaré. Répondant aux questions des journalistes, il a ajouté que les procédures de vérification des antécédents des candidats aspirant à se présenter pour son parti sont suffisantes.
«On a fait toutes les vérifications, il n’y en a pas de problème», a dit Denis Coderre.
En plus d’être candidate pour Ensemble Montréal dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges, Mme Kostarides (qui se faisait appeler Demetra Kostaredes en 2006) est membre du comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière. Une position incongrue qui soulève inévitablement des questions, compte tenu du scandale auquel elle avait été mêlée. Questions que Pivot a posées mercredi matin au responsable des communications de la Chambre, Daniel Richard.
En après-midi, M. Richard a envoyé une première réponse par courriel, où il soulignait entre autres ceci : «Nous suivons de près ce dossier et effectuons les vérifications en collaboration avec l’AMF concernant les allégations relativement à Mme Kostarides et nous prendrons les mesures qui s’imposent le cas échéant.»
Puis, en début de soirée, M. Richard a envoyé un deuxième courriel : «Voici un développement nouveau pour votre considération: La Chambre de la sécurité financière est préoccupée de la situation. En sus des vérifications en cours, la Chambre de la sécurité financière a demandé à son syndic de faire enquête sur les allégations concernant Mme Kostarides. Nous avons aussi informé le président du Comité de discipline qui pourra prendre les mesures qui s’imposent en fonction du règlement du Comité de discipline de la Chambre.»
Ce règlement stipule entre autres que tout membre du comité de discipline doit posséder «une conduite professionnelle et déontologie exemplaire», n’avoir jamais fait l’objet d’une plainte d’un organisme de surveillance ou de contrôle et ne jamais s’être fait imposer des restrictions par l’AMF.
Il a été impossible de joindre Mme Kostarides ou un représentant d’Ensemble Montréal mercredi soir, les bureaux du parti étant fermés.