Une nouvelle étude commandée par Environmental Defence Canada expose le risque de voir les contribuables payer de lourdes sommes pour nettoyer la pollution engendrée par les producteurs de pétrole et de gaz canadiens.
Nettoyer la pollution engendrée par l’activité pétrolière et gazière au Canada coûterait au moins 223 milliards $ si l’industrie fossile continue à produire au rythme actuel jusqu’en 2040, prévient une analyse d’Environmental Defence Canada.
À ce coût, il faudrait en plus ajouter les frais associés au nettoyage des puits de pétrole situés en milieu marin et des sols contaminés par les raffineries, qui ne sont pas inclus dans l’étude.
Ces 223 milliards $ représentent 18,5 % des profits de plus de 1200 milliards $ que les pétrolières pourraient réaliser si on les laisse opérer jusqu’à la limite de ce que peut tolérer l’atmosphère sans que le réchauffement global dépasse 1,5 oC, selon l’étude.
L’étude considère aussi un scénario où le Canada respecterait ses engagements climatiques et mettait fin à la production d’hydrocarbure au pays d’ici 2029. Dans un tel scénario, la facture de nettoyage serait diminuée à 148,1 milliards $ – mais les profits des pétrolières aussi, descendant à 405 milliards $ : la facture représenterait donc 36,6 % de ce qu’elles auraient empoché.
Selon un autre scénario, si les producteurs gaziers et pétroliers du pays cessaient leurs activités dès cette année, l’ensemble de leurs profits, qui fondraient à 67 milliards $, ne suffirait pas pour acquitter la facture, qui demeurerait à 123 milliards $. C’est pourtant ce scénario qui serait souhaitable pour la justice climatique vu le poids des émissions historiques du Canada, explique Julia Levin, directrice en action climatique d’Environmental Defence.
« Les pétrolières peuvent payer le nettoyage, mais ne l’ont pas fait jusqu’à maintenant et ne le feront pas à moins que les gouvernements ne les forcent à le faire », remarque-t-elle.