Dévoiler le rôle d’Airbnb dans la crise du logement au Canada
Pivot et Ricochet s’allient pour former une équipe d’enquête capable d’investiguer comme jamais auparavant sur l’industrie de la location à court terme et son rôle dans la crise actuelle, où les logements manquent et les loyers explosent. Mais pour accomplir cela, nous avons besoin de votre soutien.
En partenariat avec Ricochet, nous avons réuni une équipe solide de journalistes d’enquête à travers le Canada – que nous voulons payer à un salaire viable – qui vont travailler ensemble pendant deux mois afin de documenter la situation des Airbnb illégaux, des gros joueurs qui s’enrichissent avec la location à court terme et des politicien·nes qui leur pavent la voie.
« Je veux aider à obtenir un portrait global de cette situation. Qui décide des règles et comment sont-elles appliquées? Qui parmi les élu·es provinciaux et municipaux a des conflits d’intérêt? Qui est le plus touché par cette crise, quelles sont leurs histoires? »
Brishti Basu, journaliste d’enquête, Victoria, Colombie-Britannique.
Airbnb, la crise du logement et l’immobilisme politique
La crise du logement au Québec et au Canada s’intensifie de jour en jour et nous sommes toujours loin d’une solution. Dans les grandes villes du Canada – Montréal, Toronto et Vancouver – les taux d’inoccupation sont au plus bas, les loyers grimpent et de plus en plus de gens peinent à se payer un toit. Des générations entières de jeunes font face à un avenir où ils et elles ne pourront jamais posséder leur maison, où même arriver à payer leur loyer.
Et Airbnb est au centre de tout ça.
« Au fil des dernières années, nous avons assisté à une transformation fondamentale dans l’accès au logement. Et il est clair que la conversion des logements à long terme en locations à court terme joue un rôle là-dedans. »
Zachary Kamel, journaliste d’enquête, Montréal, Québec
Mais alors que les gouvernements ont pris des mesures pour lutter contre la spéculation, avec des mesures comme l’interdiction des acheteurs étrangers et une taxe sur les logements vacants, le rôle des locations à court terme dans notre crise du logement a largement échappé à de telles mesures législatives.
Alors que les gouvernements du Québec et de la Colombie-Britannique réfléchissent à une nouvelle législation qui ciblerait enfin le secteur, et après un incendie meurtrier qui a tué sept personnes à Montréal dans un « hôtel Airbnb » illégal – dans un bâtiment sans sorties de secours, sans alarmes de feu et dont des fenêtres avaient été fermées à clou –, nous pensons qu’il est temps de réévaluer le rôle des plateformes de location à court terme comme Airbnb et les règles qui devraient régir leurs opérations dans une société démocratique.
Une enquête sérieuse s’impose – et vous pouvez y contribuer
Mais d’abord, nous avons besoin d’informations complètes et fiables sur lesquelles fonder nos décisions. Nous devons connaître l’ampleur du problème et son impact sur l’offre de logements.
À qui appartiennent les bâtiments qui fournissent les locations à court terme? Qui sont les gros joueurs de ce marché et quel pouvoir ont-ils? Qui sont les pires délinquants? Comment font-ils pour déjouer la réglementation? Comment tout cela redessine-t-il le marché du logement dans les différentes villes du Québec et du Canada?
« La crise du logement sévit partout au Québec. À Rivière-du-Loup, Rimouski et Gaspé, le taux d’inoccupation frise le 0 %. Ce sont des villes où Airbnb est très présent, surtout l’été quand arrivent les touristes. »
Sam Harper, journaliste d’enquête chez Pivot, Rivière-du-Loup, Québec
Nous avons aussi besoin de tenir responsables les gouvernements qui sont restés les bras croisés alors que les locations à court terme bafouaient toutes les règles établies.
Qui parmi nos politicien·nes profite financièrement des locations à court terme? Comment ces intérêts se reflètent-ils dans leurs choix politiques? Comment fonctionne la réglementation municipale et provinciale? Est-elle efficace?
Nous devons aussi entendre les histoires des personnes directement touchées par cette crise.
« En tant que jeune immigrante au Canada, j’ai vécu mon lot de difficultés de logement, qui ont affecté ma vie dans toutes ses facettes, incluant la santé mentale et physique. Dans ma propre communauté, j’ai perdu des êtres chers à cause de l’itinérance. Et je ne suis pas la seule : c’est votre réalité, celle de vos voisins, de nos travailleur·euses essentiel·les. C’est l’histoire de chaque individu qui a besoin d’un toit au-dessus de sa tête dans ce pays. »
Anupriya Dasgupta, journaliste d’enquête, Toronto, Ontario
Bref, nous avons besoin d’un journalisme d’enquête d’intérêt public.
Malheureusement, le journalisme d’enquête est de plus en plus rare dans les grands médias : ça coûte trop cher et ça ne rapporte pas beaucoup.
C’est là que nous avons besoin de vous.
Nous avons besoin de 28 000 $ pour payer un salaire viable de 28 $ l’heure à quatre journalistes pour travailler à mi-temps sur ce projet pendant deux mois, pour soutenir les équipes qui les encadrent et pour payer l’accès à diverses bases de données et registres fonciers – eh oui, ces informations « publiques » ne sont pas gratuites.
Autrement dit, nous avons besoin de mille personnes qui donnent en moyenne 28 $.
Notre équipe d’enquête
En nous alliant avec Ricochet, nous pourrons investiguer dans plusieurs grandes villes canadiennes et faire connaître le résultat de nos enquêtes en français et en anglais.
Au Québec, Sam Harper, de l’équipe de Pivot, dont vous connaissez les enquêtes rigoureuses, pourra se pencher sur la situation dans la province et dans son coin de pays, au Bas-Saint-Laurent.
Zachary Kamel, journaliste d’enquête indépendant qui a d’abord révélé l’identité de l’entrepreneur Airbnb dont les logements étaient au cœur de l’incendie du Vieux-Montréal, travaillera depuis la métropole.
Ils seront soutenus par les rédacteurs en chef de Pivot et de Ricochet, Alexis Ross et Ethan Cox.
Sur la côte ouest, Brishti Basu, ancienne journaliste du Capital Daily à Victoria, sera soutenue par Jimmy Thomson, journaliste d’enquête lauréat du National Magazine Award, qui agira en tant que rédacteur en chef consultant sur ce projet.
À Toronto, Anupriya Dasgupta, ancienne Journalists for Human Rights’ Investigative Fellow chez Ricochet, sera soutenue par directrice de la rédaction de Ricochet, Andrea Houston, et l’équipe du média indépendant The Hoser, qui fournira une assistance éditoriale.
Ces journalistes de talent vont travailler ensemble pour raconter une grande histoire au niveau national, et de manière indépendante pour raconter des histoires spécifiques à leur région.
Mais cette enquête de grande ampleur pourra se concrétiser seulement si vous nous aidez à la financer. La portée de l’investigation que nous pourrons mener dépend de vos dons. Alors, s’il vous plaît, donnez généreusement.
Partager cet article ou la campagne de sociofinancement sur les réseaux sociaux peut être presque aussi utile qu’un don, et nous serions heureux·ses que vous nous aidiez à faire passer le mot.
Nous avons hâte de nous mettre au travail, avec votre soutien.
Merci.