
Article de l'Initiative de journalisme local
QS déposera un projet de loi pour s’attaquer aux violences sexuelles dans les écoles
Une loi-cadre pour combattre les violences sexuelles dans les écoles primaires et secondaires est réclamée depuis plusieurs années.
En conférence de presse lundi, la responsable solidaire en matière d’Éducation, Ruba Ghazal, a annoncé qu’elle déposerait un projet de loi à l’Assemblée nationale afin de mieux prévenir et lutter contre les violences sexuelles dans les écoles primaires et secondaires. Une telle loi est réclamée depuis plusieurs années par le collectif La voix des jeunes compte.
À Cowansville, lundi, la députée solidaire Ruba Ghazal a promis un projet de loi-cadre qui obligerait les institutions scolaires à se doter de protocoles pour s’attaquer aux violences sexuelles.
Une telle loi-cadre existe déjà depuis 2017 aux niveaux collégial et universitaire. Les cégeps et universités doivent donc prévoir des mesures pour prévenir ces violences, qu’elles soient commises par des étudiants ou des membres du personnel, tout en fournissant un soutien adéquat aux victimes.
Une première tentative d’étendre cette législation aux écoles primaires et secondaires avait été réalisée en 2021, sans succès, par la députée solidaire Christine Labrie, alors chargée du dossier éducation.
Le collectif La voix des jeunes compte, qui réclame une loi-cadre au primaire et au secondaire depuis près de cinq ans, continue de faire pression sur le gouvernement.
« Ce n’est pas normal que ça prenne des années pendant lesquelles les jeunes dénoncent des situations d’agressions sexuelles et que rien ne soit fait », a déclaré Ruba Ghazal aux médias devant l’école secondaire Massey-Vanier High School, qui fait l’objet de dénonciations de violences sexuelles.
« J’espère que cette fois, M. Drainville et le gouvernement de la CAQ vont entendre la voix des jeunes. »
« Ça fait cinq ans qu’on réclame cette loi-cadre dans les écoles primaires et secondaires », a souligné Méganne Perry Mélançon, porte-parole du Parti québécois. « On se demande pourquoi on n’a pas la même protection pour les jeunes mineurs. »
« À mon école, nous avons mis en place des protocoles afin qu’une personne qui est agressée ou qui a vu une autre personne être agressée puisse parler à quelqu’un et obtenir les ressources dont elle a besoin », a illustré devant les micros une jeune étudiante collégiale, qui a préféré ne pas révéler son identité.
« Je ne trouve pas que ce soit juste que ma petite sœur au secondaire doive fréquenter un prédateur à l’école, sans qu’il n’y ait de conséquences pour lui », a souligné la jeune femme. « On ne devrait pas avoir peur d’aller à la salle de bain, on ne devrait pas avoir à vivre avec ça. »
À l’heure actuelle, les victimes de violences sexuelles dans les écoles primaires et secondaires doivent faire affaire avec le Protecteur de l’élève afin de déposer une plainte contre leur agresseur. S’il recueille les dénonciations, le Protecteur n’a toutefois pas le mandat d’accompagner les victimes, de fournir des services de soutien, ni de prévenir ce genre de violence.