Les banques canadiennes continuent de projeter une image de leaders environnementaux tout en finançant le secteur des énergies fossiles, rappelle Greenpeace Canada. L’organisme encourage donc ces institutions financières à changer leurs pratiques avant que les Canadien·nes se saisissent des tribunaux pour les forcer à le faire.
Les lois sur les valeurs mobilières et la protection des consommateurs pourraient devenir un levier pour enfin contraindre les banques à respecter leurs engagements environnementaux, selon une analyse de Greenpeace Canada. Celle-ci détaille plusieurs incidences où la Banque Royale du Canada (RBC) et la Banque Scotia ont tenu des discours contradictoires qui pourraient être considérés comme mensongers aux yeux de la loi.
« Elles essaient de faire croire au public et à leurs partenaires qu’elles font non seulement des efforts pour l’action climatique, mais qu’elles en sont des leaders. Mais en fait, elles continuent à fournir des milliards pour l’expansion de la production des énergies fossiles », souligne Salomé Sané, responsable climat de l’équipe d’enquête de Greenpeace.
Par exemple, la RBC affiche des éoliennes et des panneaux solaires sur son site Web, alors que les énergies renouvelables ne comptent que pour 1 % de ses investissements en énergie, les 99 % autres étant consacrés aux énergies fossiles, rapporte l’analyse.
Le rapport explore aussi les législations états-uniennes, britanniques et européennes pour souligner que le droit international pourrait être mis à contribution pour forcer les banques à respecter leurs engagements.
Toutefois, les recours légaux prennent du temps et des ressources et nous serions tou·tes mieux placé·es si les banques respectaient par elles-mêmes leurs propres promesses, prévient Salomé Sané. Néanmoins, selon elle, les consommateur·trices et organisations de la société civile doivent continuer à leur mettre de la pression pour que ces gros joueurs de la finance passent finalement de la parole aux actes en matière de lutte aux changements climatiques.