La nouvelle alliance est composée de 15 associations étudiantes, de syndicats, de groupes communautaires, féministes et environnementaux. Leur mandat : faire pression sur les différents paliers de gouvernement pour accélérer une transition énergétique juste et inclusive.
La Coalition régionale sur la justice climatique et sociale a trois grandes priorités. D’abord, l’accélération de la lutte et de l’adaptation aux crises climatiques et de la biodiversité, notamment par la sortie urgente des énergies fossiles. Ensuite, un réinvestissement massif dans les services publics et les programmes sociaux, notamment en taxant davantage la richesse.
Ensemble, ces deux premiers éléments permettent d’espérer un but plus global : une transition écologique juste et inclusive, qui ne se fait pas au détriment des communautés et des travailleur·euses.
Si l’objectif, à court terme, est de mettre des milliers de personnes dans la rue le 22 avril pour le Jour de la Terre, le mandat va au-delà de la manifestation, soutient Judy Coulombe, du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et représentante de la coalition.
« Beaucoup de gens sont en colère. Ils trouvent que notre gouvernement fait des pas de tortue, mais ils ne savent pas dans quel espace déployer ces revendications-là. On veut leur offrir une tribune, faire sentir l’urgence aux politiciens. »
« C’est notre travail d’obliger le ministre de l’Environnement à faire son travail ».
François Proulx-Duperré
Un maillage pour la justice climatique et sociale
François Proulx-Duperré, secrétaire général au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches de la CSN, impliqué lui aussi dans la coalition, croit en cette union des forces, qui doit s’étendre jusqu’aux citoyen·nes ordinaires.
« On souhaite un maillage des organisations qui représentent des groupes de femmes, des groupes communautaires, des étudiants, des groupes environnementaux et un paquet de syndicats, mais [on veut] aussi créer un maillage avec la société civile : on s’adresse à l’ensemble des gens qui ont l’environnement à cœur. »
D’une manière plus stratégique, Judy Coulombe avance que l’alliance permettra de mettre en place un réseau entre les différentes organisations et d’utiliser plus efficacement les expertises des différents groupes.
M. Proulx-Duperré donne l’exemple des syndicats, qui ont une compétence unique pour négocier auprès des employeurs et du gouvernement et pour s’assurer que les travailleur·euses dans un secteur polluant puissent faire une transition dans un autre milieu, et non se retrouver sans emploi lors de la transition écologique.
Dans la même lutte, mais sur un autre front, Accès transports viables, un organisme doté d’une expertise dans le transport actif, pourra voir sa voix amplifiée au sein de la Coalition.
« Beaucoup de gens sont en colère. On veut leur offrir une tribune, faire sentir l’urgence aux politiciens. »
Judy Coulombe
« Les personnes qu’on représente, que ce soit des travailleurs, des personnes sans emplois, des mères monoparentales, des personnes migrantes, n’ont pas nécessairement le temps de lutter ou l’expertise pour écrire un communiqué de presse », explique Mme Coulombe, « c’est important qu’on porte leurs voix ».
Enjeux globaux, combats locaux
Pour Mme Coulombe, bien qu’il y a des canaux à l’échelle provinciale, elle pense que c’est à l’échelle locale qu’ont lieu la plupart des luttes. « C’est avec des petites bouchées qu’on va faire des gains. »
Elle rappelle que les manifestations pour le Jour de la Terre, à Montréal comme à Québec, sont organisées à l’échelle régionale. Elle cite aussi le cas de la lutte contre l’usine de gaz naturel GNL Québec, à Saguenay. « Ça n’a pas mobilisé nécessairement les gens de Sherbrooke, on s’entend. »
L’échelle locale n’empêchera pas la coalition de mettre des pressions à tous paliers de gouvernement. Par exemple, sur l’enjeu de la qualité de l’air dans Limoilou, pour M. Proulx-Duperré, c’est « notre travail d’obliger le ministre de l’Environnement à faire son travail ».