Grève en CPE : la majorité des parents appuient les travailleuses, montre un sondage

Après 21 mois de négociation avec le gouvernement Legault, les travailleuses et travailleurs des CPE entament ce mercredi une grève générale illimitée dans 400 établissements à travers la province.

Selon un nouveau sondage Léger, les parents du Québec sont deux fois plus nombreux à soutenir le personnel des CPE qu’à appuyer le gouvernement Legault dans le conflit actuel. En effet, chez les répondants ayant des enfants, 52% se rangent derrière les travailleuses et travailleurs des CPE. En revanche, seulement 23% des parents appuient le gouvernement.

En fait, bien que les parents soient directement touchés par les moyens de pression, leur appui est plus fort encore que celui de la population générale. Celle-ci appuie tout de même davantage le personnel des CPE (44%) que le gouvernement (32%).

Le sondage a été réalisé par la firme Léger à la demande de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ). L’enquête a eu lieu auprès de 1049 personnes, du 26 au 28 novembre, soit après que les travailleuses en CPE aient annoncé qu’elles se préparaient à la grève générale illimitée.

Si les parents sont solidaires, c’est parce qu’ils « sont témoins du travail immense que les intervenantes font auprès des enfants », croit Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ. Les parents observent aussi les difficultés auxquelles font face les travailleuses des CPE : « ils voient la surcharge de travail, les départs en congé maladie » ou encore les bris de service causés par le manque de personnel, énumère Valérie Grenon.

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Le soutien des parents envers les revendications des travailleuses est sans appel. Ce sont 84% d’entre eux qui croient que « la pénurie de main-d’œuvre actuelle devrait inciter le gouvernement à offrir des conditions de travail adéquates » au personnel des CPE. La population générale approuve aussi à 77% cet énoncé.

Le principal point de conflit dans les négociations en cours concerne le refus du gouvernement d’accorder des augmentations de salaire satisfaisantes aux travailleuses et travailleurs de soutien (cuisine, entretien, aide pédagogique, etc.). Pourtant, leur rémunération est actuellement de 20% à 35% inférieure à celle des leurs homologues dans le secteur public, selon la FIPEQ-CSQ. Le syndicat demande une hausse de salaire de 14% sur trois ans.

Les parents sondés semblent sensibles à une telle revendication : 62% d’entre eux jugent que le personnel de soutien mérite « une augmentation de salaire plus importante que celle donnée aux fonctionnaires qui occupent des postes similaires ».

Les membres de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ont entamé mercredi une grève illimitée dans 400 CPE de la province. Les syndiquées de la FIPEQ-CSQ pourraient les suivre bientôt dans 130 autres établissements, puisqu’elles se sont aussi dotées d’un mandat de grève générale illimitée. Elles sont sans contrat de travail depuis mars 2020 et négocient avec le gouvernement depuis ce temps.

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