Le collectif Rage climatique organise une semaine d’action du 25 au 29 septembre. Au menu, grèves étudiantes, ateliers et manifestations.
La semaine de la Rage climatique se veut une occasion de mettre de l’avant un discours radical et résolument anticapitaliste face à la crise écologique, selon David*, un des membres du collectif.
« La grande manifestation à 500 000 personnes, on l’a déjà faite en 2019 et ça n’a pas changé grand-chose. Ce qu’on cherche à faire, c’est de mobiliser les gens autour des causes structurelles de la crise climatique que sont le capitalisme et tous les systèmes d’oppression qui le supportent », explique-t-il.
Pour ce faire, le collectif organise lui-même plusieurs actions, ateliers et manifestations qui auront lieu à Montréal. « On a aussi pris l’initiative d’organiser la grande manifestation annuelle du 29 septembre, comme ça, on peut s’assurer que la mobilisation se fasse autour d’enjeux plus structurels et radicaux », souligne Mark*, aussi membre de Rage climatique
Événements annoncés dans le cadre de la semaine d’action
27 septembre 9 h : teach-in de Rage climatique
28 septembre 19 h : manifestation Écrasons la culture du char
29 septembre 14 h : manifestation de la Rage climatique
29 septembre 13 h (Sherbrooke) : Grande Marche pour le climat
D’autres événements devraient être annoncés ici dans les prochains jours.
Rage climatique appelle aussi les organisations de toute la province à se joindre à lui en organisant leurs propres actions et événements pour laisser libre cours à leur colère face à la situation écologique.
« Nous sommes vraiment dans une approche de diversité des tactiques », explique David. « Alors tout est bienvenu, des actions de visibilité plus symboliques à celles plus perturbatrices. L’idée, c’est de tous se réunir sous un grand chapeau durant une semaine. »
Une coalition a déjà répondu à l’appel en organisant une manifestation à Sherbrooke et d’autres annonces devraient suivre au fur et à mesure que les collectifs s’organisent.
Rage climatique invite aussi les associations étudiantes de la province à entrer en grève pour la durée de la semaine d’action, ou pour participer à la grande manifestation du 29 septembre qui fermera la semaine d’action.
Passer de l’angoisse à la colère
Par sa démarche, le collectif cherche d’abord à rejoindre les gens qui vivent de l’éco-anxiété pour les amener à changer leur perspective en cultivant leur colère, explique Mark*.
« Notre message, au fond, c’est que l’anxiété ne brise pas l’immobilisme, ça mène à un repli sur soi, parce qu’on se dit qu’il n’y a rien à faire. Ce qu’on propose, c’est plutôt de se saisir de cette anxiété qui est en nous et de la transformer en une colère qui va nous pousser à nous organiser, à devenir une force politique, à faire en sorte qu’on peut changer le monde », résume-t-il.
« On propose de se saisir de cette anxiété qui est en nous et de la transformer en une colère qui va nous pousser à nous organiser. »
Mark, membre de Rage climatique
Pour David, la colère reste une réaction naturelle quand on prend conscience de l’ampleur du problème écologique et du fait qu’il empire chaque jour, sans qu’on nous offre de réelles alternatives. « Les gens sont prêts à agir. Ils le font au quotidien avec une foule de petits gestes qu’ils savent n’avoir à peu près aucun impact. Ce qu’on cherche à faire, c’est de se redonner une capacité d’agir, mais pour ça, il faudra le faire collectivement », conclut-il.
* Noms fictifs. Les intervenants ont demandé l’anonymat par crainte de subir de la répression policière en raison de leur appartenance au collectif.