Les jeunes, les locataires les moins bien logé·es

Plus d’un quart des jeunes québécois·es vivent dans un logement non acceptable, selon les statistiques gouvernementales.

Selon des données de l’Institut national de la statistique du Québec, plus d’un jeune sur quatre vivait dans un logement inabordable ou de taille et de qualité non convenables, en 2021. La situation serait particulièrement difficile pour les étudiant·es, qui gagnent souvent peu d’argent et doivent résider dans les centres urbains.

Selon des données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), 27 % des jeunes âgé·es entre 15 et 29 ans, soit environ 370 000 personnes, vivaient dans un logement non acceptable en 2021. Un logement est considéré comme étant non acceptable si le loyer n’est pas abordable, s’il est d’une taille trop petite ou s’il est de piètre qualité.

La situation serait particulièrement difficile pour les jeunes âgé·es entre 20 et 24 ans, qui étaient proportionnellement plus nombreux·ses à résider dans un logement non acceptable avec un taux s’élevant jusqu’à 30 %.

En comparaison, dans la population en général, la proportion de personnes vivant dans de tels logements est de 22 %. Chez les 30 ans et plus, elle est d’environ 21 %.

En pleine crise du logement, ces données ne surprennent pas Élise Tanguay, directrice des affaires publiques de l’UTILE, un organisme à but non lucratif qui développe le logement étudiant abordable partout au Québec.

Les données de l’ISQ concordent aussi avec les études menées par l’organisme au cours des dernières années, qui avaient démontré de fortes hausses des loyers étudiants dans les centres urbains du Québec. 

Si les statistiques récemment diffusées par l’ISQ remontent déjà à 2021, elles demeurent représentatives de la situation actuelle, affirme Élise Tanguay. « La situation ne s’améliore pas du tout en ce moment. »

Facteur étudiant

« La question des locataires étudiants, c’est un angle mort des politiques et des données publiques en habitation », explique Élise Tanguay.

Ces données sur les jeunes en général permettent d’avoir un meilleur portrait, pense-t-elle, mais elle rappelle que ce sont plus précisément les étudiant·es qui sont les plus touché·es.

« On parle de personnes qui ont une occupation à temps plein, les études [et donc] qui sont peut-être plus limitées au niveau de leurs revenus accessibles. »

Élise Tanguay

Par exemple, en 2021, « nous, on parlait de 41 % des étudiants qui vivent dans des appartements qui nécessitent des réparations mineures ou majeures. C’est assez important », illustre Élise Tanguay.

La situation de logement difficile des étudiant·es est notamment due à leur précarité accrue. Ils et elles se déplacent souvent vers les centres urbains où les loyers sont plus élevés et tendent à demeurer moins longtemps que les autres ménages dans un même logement, profitant donc comparativement moins du contrôle des loyers.

« On parle de personnes qui ont une occupation à temps plein, les études [et donc] qui sont peut-être plus limitées au niveau de leurs revenus accessibles », souligne-t-elle. Selon l’UTILE, 62 % des étudiant·es touchaient moins de 20 000 $ annuellement en 2021, incluant les prêts et les bourses d’études. 

« C’est certain qu’avec ce revenu-là, on ne peut pas se payer un appartement au centre-ville dans un super état », estime Élise Tanguay.

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