À Gatineau, les étudiant·es épongent une hausse des loyers de 30 %

« Ça a un impact direct sur l’accessibilité aux études. »

Une nouvelle enquête révèle que le coût du logement étudiant a connu une hausse sans précédent à Gatineau. Tandis que la moitié des étudiant·es locataires continuent de gagner un salaire sous la barre des 20 000 $ annuellement, les logements qu’ils et elles occupent coûtent le plus souvent au-dessus de 1000 $ par mois. L’UTILE, l’organisme derrière l’enquête, pense que cet enjeu est répandu dans les villes du Québec.

À Gatineau, le coût des logements habités par les étudiant·es aurait connu une hausse de 30 % au cours de la dernière année.

Durant cette période, le loyer médian d’un quatre et demi, logement particulièrement prisé par les étudiant·es, aurait par exemple grimpé de 36 %, passant de 799 $ en 2021 à 1085 $ en 2022.

C’est ce qu’indique un nouveau sondage de l’UTILE auquel ont répondu plus de 1700 étudiant·es des niveaux collégial et universitaire. L’UTILE est une entreprise d’économie sociale qui développe et promeut le logement étudiant au Québec.

Ces nouvelles données inquiètent l’organisme, qui souligne que la moitié des personnes interrogées gagnent quant à elles un salaire de moins de 20 000 $ annuellement, signalant un risque de précarité financière.

Par ailleurs, la qualité des logements occupés par les étudiants serait quant à elle en moins bon état comparativement au reste du parc locatif gatinois : 38 % des répondant·es ont indiqué que leur appartement nécessitait des réparations mineures ou majeures, contre 31 % dans la population locataire générale.

Des étudiant·es en précarité

La situation est particulièrement difficile pour les étudiant·es qui arrivent en provenance d’autres villes, provinces et pays. Selon l’enquête, c’est plus de deux locataires sur trois qui viennent de l’extérieur de la région pour étudier à Gatineau. 

Contrairement à ceux et celles qui résident sur place et qui ont souvent la possibilité de demeurer chez leurs parents, ces étudiant·es sont contraints de louer un logement, parfois sans même pouvoir le visiter au préalable. 

« Quand il y a des fluctuations aussi importantes sur le marché locatif dans les villes universitaires, ça a un impact direct sur l’accessibilité aux études. »

Élise Tanguay

« Ce qui nous fait peur sur le long terme, c’est la question de l’accessibilité aux études et de la mobilité régionale », explique Élise Tanguay, directrice des affaires publiques de l’UTILE. Elle souligne que l’abordabilité représente un critère de sélection important pour les jeunes lorsque vient le temps de choisir une ville où s’établir et étudier. 

L’UTILE soupçonne même que des étudiant.es aient déjà renoncé à leurs projets d’études en raison des loyers trop élevés. « Quand il y a des fluctuations aussi importantes sur le marché locatif dans les villes universitaires, ça a un impact direct sur l’accessibilité aux études. »

Une tendance généralisée

Cette hausse fulgurante des loyers étudiants, qui avait d’abord été plus étudiée à Montréal, semble se répandre partout au Québec.

Cela avait déjà été constaté dans le cadre d’une enquête antérieure de l’UTILE, réalisée en 2021 à l’échelle de la province. On y révélait notamment une hausse des loyers étudiants de 18 % depuis 2017.

« Souvent, ce qu’on constate à travers nos études, c’est que les étudiants sont un peu le canari dans la mine de la crise du logement », remarque Élise Tanguay. « Ils se trouvent à être au front de cette crise, en déménageant souvent et en se concentrant dans les centres urbains. »

« Pour nous, les vagues d’augmentation de loyers étudiants qu’on observe, c’est un peu une annonce de ce qui s’en vient pour le reste des ménages, malheureusement. »

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