
Le gaz, un mauvais investissement pour la Caisse de dépôt?
Une nouvelle analyse prévient que les investissements gaziers de la Caisse de dépôt et placement pourraient rapidement lui coûter très cher.
Les investissements de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans le gaz naturel pourraient être très peu rentables dans les prochaines années en raison de la concurrence du secteur des énergies renouvelables, selon une récente analyse.
La rentabilité des investissements dans le secteur des énergies fossiles pourrait rapidement s’effondrer devant la montée des énergies renouvelables, selon une analyse de la coalition Sortons la Caisse du carbone.
Or la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) possède toujours 8,1 milliards $ d’actifs dans le secteur, d’après l’étude. Ces actifs sont principalement associés à des réseaux de transport et de distribution d’hydrocarbures, tels des gazoducs et oléoducs, et dans l’exploitation du gaz naturel.
L’auteur de l’étude, Sébastien Collard remarque qu’entre 2001 et 2021, la production d’énergie issue du secteur de l’éolien a maintenu une croissance annuelle de 15 %, alors que le solaire a cru de 30 % chaque année durant la même période. Cette forte croissance a fait diminuer de façon exponentielle les coûts associés à l’adoption de ces technologies : une tendance qui, selon ses calculs, devrait se poursuivre au fur et à mesure que l’on continue de les adopter.
« Économiquement, il n’y a tout simplement pas de rentabilité future pour le gaz naturel. »
Sébastien Collard
En contrepartie, les coûts associés au gaz naturel et aux autres hydrocarbures devraient aller croissant au fur et à mesure que la production électrique passera aux énergies renouvelables, d’après l’analyse. Les coûts des énergies fossiles suivront donc la trajectoire inverse de ceux des énergies renouvelables : la baisse de leur utilisation entrainera une flambée du coût de leur exploitation, qui entrainera une baisse de leur utilisation et ainsi de suite jusqu’à l’abandon de ces énergies, explique Sébastien Collard.
Si la tendance se maintient, l’ensemble des besoins actuellement comblés par l’énergie fossile pourrait ainsi être remplacé par de l’énergie renouvelable d’ici 2036, prédit l’étude.
« Économiquement, il n’y a tout simplement pas de rentabilité future pour le gaz naturel. La Caisse devrait sortir du secteur pendant qu’il est encore temps », conclut-il.