
Un nouveau syndicat étudiant provincial est né : dites bonjour à la CRUES
Des représentant·es étudiant·es de partout au Québec se sont allié·es pour fonder une nouvelle fédération syndicale étudiante, la CRUES.
Plusieurs campagnes d’affiliations à un nouveau syndicat étudiant ont lieu en ce moment à travers les cégeps et les universités du Québec. La Coalition de résistance pour l’unité étudiante syndicale entend prendre le flambeau du syndicalisme de combat étudiant, que l’ASSÉ avait déposé lors de sa dissolution en 2019.
Le 28 avril 2019, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) était dissoute lors de son dernier congrès à Québec, avec le mandat de soutenir un « comité de transition » qui aiderait au « maintien d’un contact entre les associations étudiantes et [à] la mise en place d’espaces de réflexion sur l’avenir du syndicalisme combatif étudiant ».
Cinq ans et une pandémie plus tard, le souhait de refonder une nouvelle structure syndicale étudiante à l’échelle du Québec en palliant les lacunes de l’ASSÉ a été réalisé. À la mi-février a été fondée la Coalition de résistance pour l’unité étudiante syndicale (CRUES).
Réuni·es en congrès les 18 et 19 février dans la même salle qui avait vu la dissolution de l’ASSÉ, les représentant·es d’une trentaine d’associations étudiantes universitaires et collégiales ont discuté pendant deux jours de la création de cette nouvelle fédération étudiante.
Dans un communiqué de presse suivant le congrès, la CRUES s’est décrite comme « une organisation syndicale combative qui revendique l’éducation gratuite et accessible, un salaire pour tous les stages, l’amélioration de la condition étudiante et la gestion démocratique des institutions d’enseignement » ainsi que « la réalisation de changements sociaux profonds ».

Un congrès mobilisateur
« Ça a créé quelque chose de mobilisateur », avoue Mireille Allard, membre de l’équipe d’animation au congrès de fondation des 18 et 19 février dernier.
« C’est un gros défi, en une fin de semaine, d’avoir ce genre de discussions de fond […] et de finir avec une charte relativement complète – et on a réussi! »
Malgré l’absence d’une organisation militante étudiante à l’échelle du Québec durant les dernières années, les participant·es au congrès étaient toujours familier·ères avec les procédures de ce genre de rassemblement et les discussions ont été « enthousiastes » et « de bonne foi ».
Bien qu’affecté par la pandémie, le mouvement étudiant a tout de même été animé au cours des dernières années. On a pu voir une mobilisation conséquente pour la rémunération des stages, menée entre autres par les Comités unitaires sur le travail étudiant (CUTE), et plusieurs mobilisations pour l’environnement qui ont notamment mené à l’établissement de la Coalition étudiante pour un virage environnemental et social (CEVES).
Palier aux lacunes du passé
On peut attribuer la dissolution de l’ASSÉ à l’épuisement de la grève de 2015, mais aussi à plusieurs critiques qui « n’avaient pas su être intégrées » dans le fonctionnement de l’organisation, selon Mireille Allard, qui était également membre du dernier conseil exécutif de l’ASSÉ.
Plusieurs de ces critiques concernaient notamment l’intégration de pratiques antiracistes, intersectionnelles ou décoloniales, ayant trait à la relation du syndicalisme étudiant avec d’autres mouvements sociaux.
Même si l’héritage de l’ASSÉ ne constituait pas un sujet de discussion officiel du congrès, la CRUES a tenu à porter une attention particulière à ces questions dans la rédaction de sa charte et la réalisation éventuelle de sa mission.
Dès maintenant et au cours des prochaines semaines, une vaste campagne d’affiliation se tiendra à travers la province pour inviter les associations étudiantes locales à rejoindre la coalition nationale. Toutes les associations fonctionnant démocratiquement et adhérant aux principes de base de la CRUES sont invitées à s’y joindre.
Le premier congrès annuel de la CRUES aura lieu lors de la dernière fin de semaine d’avril.