L’État fait payer cher l’amour aux personnes assistées sociales

Lorsqu’elles sont en couple, les prestataires de l’aide sociale voient leur chèque diminuer… ou disparaître.

Mardi, des guirlandes de cœurs ont été installées devant l’Assemblée nationale par le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) afin de dénoncer les pénalités auxquelles font face ces personnes lorsqu’elles sont en couple.

En ce jour de la Saint-Valentin, alors que certain·es célèbrent leur amour, d’autres doivent faire une croix sur le fait d’habiter ensemble, et ce, à cause du système d’aide sociale.

En effet, si deux personnes recourant à l’assistance sociale, recevant chacune 770 $, sont déclarées en situation de vie maritale, elles verront toutes deux leurs revenus baisser de 186,50 $, recevant désormais un revenu partagé de 1167 $.

En plus de diminuer, l’aide sociale n’est alors envoyée qu’en un seul chèque, adressé à une des deux personnes, ce qui peut créer plusieurs problèmes, dont une dépendance financière ouvrant la porte à la violence économique.

Catherine Tragnée, porte-parole du FCPASQ, nous explique l’importance de recevoir deux revenus distincts : « Chaque personne devrait avoir son propre chèque pour éviter les situations de contrôle ou de violence dans un couple, pour que chaque personne puisse subvenir à ses propres besoins de base. »

La situation est d’autant plus problématique lorsqu’un·e des conjoint·es travaille, car la personne assistée sociale perd alors le droit à ses prestations dès que le revenu brut de travail de son ou sa conjoint dépasse un certain montant. Elle devient alors complètement dépendante financièrement.

Les critères pour être considéré en situation de vie maritale selon le gouvernement sont la cohabitation, le secours mutuel, soit le partage de quelconques dépenses, ainsi que la « commune renommée », c’est-à-dire le fait d’être reconnu comme un couple aux yeux des autres.

La porte-parole du FCPASQ indique que l’étiquette de vie maritale est parfois attribuée par l’aide sociale sans tenir compte de la situation réelle des personnes concernées. « Des gens se retrouvent avec des dettes à l’aide sociale de dizaines de milliers de dollars, parce que l’aide sociale dit : “ça fait tant d’années que tu ne déclares pas être en couple alors que tu réponds à certains critères” et là, les dettes sont impossibles à éponger. »