Les jeunes en parlent : la jeunesse se fait une place dans le monde du balado

Le balado dresse un portrait éclaté des enjeux qui animent, inquiètent et intéressent les jeunes.

Depuis plus de deux ans, ceux et celles qui sont derrière Les jeunes en parlent travaillent d’arrache-pied pour faire leur place dans l’univers des balados en s’adressant à un auditoire qui est, comme eux, jeune. On y parle sans tabou, d’éducation, de sexualité, de santé mentale, de dating, de liberté d’expression, et de tout le reste.

Il y a à peu près deux ans, le premier épisode du balado Les jeunes en parlent voyait le jour. L’objectif était de propulser dans l’espace public des discussions qui se déroulaient déjà entre jeunes de façon privée, autour d’une table de cafétéria.

Ce qui semblait au départ une idée folle, qu’il et elles ont réalisé « pour le fun », cumule désormais une quarantaine d’épisodes sur Spotify.

À l’origine de ce projet : Danian Banchev ainsi que Dahlia Weladji, Kenza Chahidi, toutes deux membres d’un autre collectif, La voix des jeunes compte, qui dénonce les violences sexuelles en milieu scolaire

Il et elles ont entre 19 et 20 ans. Ce sont des jeunes engagé·es qui ont tou·tes un regard différent et informé sur les enjeux qui les touchent de loin ou de près. Ensemble, il et elles s’attaquent à des sujets d’actualité comme les violences sexuelles dans les écoles, et d’autres plus intemporels, comme la santé mentale, la sexualité, le travail.

« Notre émission s’intéresse au passage à l’âge adulte », précise Kenza. « on vit beaucoup de premières [expériences] : des premières relations, des premiers états émotionnels…  »

C’est à cause de cette vulnérabilité et de ce regard neuf qu’il est si important que les jeunes se sentent écouté·es, selon la jeune femme. « Il y a des questionnements qu’on a tous en commun et c’est normal de passer par certaines phases. »

Faire sa place dans l’espace public

Cela fait l’unanimité chez les créateur·trices du balado : on accorde trop peu de place à la voix des jeunes dans l’espace public.

« On n’entend souvent pas les jeunes, que ce soit dans les médias, les réseaux sociaux, en politique », remarque Dahlia, en ajoutant que les adultes ne prennent pas le temps de connaître leurs perspectives sur des enjeux importants de société.

« Souvent, on apprend qu’une loi a été appliquée majoritairement sur des jeunes, dans des cégeps par exemple, et on n’a jamais donné notre opinion, on ne sait pas ce qui se passe. »

Dans un épisode représentatif de ce besoin d’être entendu·es, les jeunes discutent de leurs expériences en tant qu’immigrant·es de première et de deuxième génération. « Les jeunes se sentent souvent peu représentés, mais pour les jeunes issus des minorités c’est souvent pire », remarque Kenza.

L’équipe invite fréquemment à leur micro des jeunes impliqué·es dans d’autres groupes afin de faire valoir une diversité de points de vue.

Pour Danian, le format balado est particulièrement efficace pour légitimer le discours des jeunes publiquement. « Un podcast amène une discussion longue, réfléchie, de l’écoute », explique-t-il.

« On prouve qu’on sait de quoi on parle, que nos opinions sont valables et nos idées également. »

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