Un participant tient une chandelle lors de la vigile commémorant la vie de Nicous d'Andre Spring, à Montréal, le 30 décembre 2022. | Photo : Léa Beaulieu-Kratchanov
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« Nous ne t’oublierons pas et nous nous battrons pour toi »

La famille et les proches de Nicous d’Andre Spring, décédé alors qu’il était détenu à la prison de Bordeaux, demandent que justice soit faite.

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Plus d’une centaine de personnes étaient rassemblées lors d’une vigile au parc Benny le 30 décembre dernier, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, afin de rendre hommage à la vie de Nicous d’Andre Spring. Le jeune homme de 21 ans a perdu la vie le 24 décembre dernier à la suite d’une « intervention physique » alors qu’il était détenu illégalement à la prison de Bordeaux. 

Malgré la bruine qui tombait ce jour-là, plus de cent personnes étaient rassemblées au parc Benny, près du centre sportif de Notre-Dame-de-Grâce, vendredi soir afin de commémorer la vie de Nicous d’Andre Spring. 

Chandelles en main, ils et elles ont écouté les discours de ses proches et entendu quelques pièces musicales réalisées par le jeune homme, qui était aussi connu sous son nom d’artiste, YK Lyrical. 

« Ma mère ne peut pas parler en ce moment, mais moi je serai la voix de mon frère », s’est exclamée Sarafina Dennie, la sœur du défunt. « Ça ne peut pas se passer comme ça, j’ai besoin de justice pour mon frère. » 

« Nous ne t’oublierons pas et nous nous battrons pour toi », a-t-elle aussi promis. 

Des participants allument une chandelle lors de la vigile commémorant la vie de Nicous d’Andre Spring. | Photo : Léa Beaulieu-Kratchanov

Nicous a perdu la vie le 24 décembre dernier lors d’une intervention à l’Établissement de détention de Montréal, communément appelé la prison de Bordeaux où il était détenu illégalement depuis le 23 décembre, date prévue de sa libération. 

Des informations révélées en date du 30 décembre par La Presse indiquent que son décès serait lié à des manquements relatifs à l’utilisation du gaz poivre lors d’une intervention. Nicous aurait été forcé de porter un masque anti-crachat, puis aurait été poivré à plusieurs reprises. Il aurait ensuite été mis dans une cellule d’isolement sans supervision médicale. Des agents correctionnels l’auraient par la suite retrouvé sans signes vitaux. 

Il n’avait que 21 ans. 

« Ça ne peut pas se passer comme ça, j’ai besoin de justice pour mon frère. »

Sarafina Dennie

Les résultats d’une autopsie qui vise à déterminer la cause exacte du décès sont attendus. Plusieurs enquêtes ont depuis été lancées, notamment par la sûreté du Québec et le ministère de la Sécurité publique. Un agent des services correctionnels et le chef d’unité dont les identités demeurent inconnues ont également été suspendus. 

L’utilisation des masques anti-crachat par les autorités a été mise en cause dans bon nombre de décès par asphyxie. 

Des participants écoutent un discours lors de la vigile commémorant la vie de Nicous d’Andre Spring. | Photo : Léa Beaulieu-Kratchanov

Nicous était détenu à la prison de Bordeaux depuis le 20 décembre dernier et avait plaidé non coupable à des accusations de voies de fait, de voies de fait contre un agent de la paix, de port d’arme dans un dessein dangereux et d’omission de se conformer à une ordonnance. 

Une campagne de sociofinancement a été lancée sur GoFundMe afin d’organiser des funérailles et de soutenir la famille du défunt.

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