J’ai demandé à un robot de dessiner notre avenir environnemental
Puisque je n’ai évidemment pas le don de vous montrer l’avenir, j’ai demandé à une intelligence artificielle de le faire pour moi. Voyez plutôt.
Une élection, c’est un moment idéal pour mettre l’individualisme de côté et réfléchir à une vision de société pérenne. En effet, ce n’est pas tant notre situation à court terme qui devrait guider un vote, mais plutôt l’anticipation d’un meilleur futur à long terme pour toute la population, y compris pour soi-même.
Alors, plutôt que de m’insurger de programmes ou déclarations des différents partis, je vous propose d’imaginer l’avenir ensemble, grâce au robot Midjourney, une intelligence artificielle très créative, qui produit des images sur demande à partir d’instructions simples.
Je vous invite à vous perdre dans mes liens hypertextes pour découvrir que les avenirs sont déjà en construction, le bon… comme le mauvais.
Premier scénario, le dérèglement climatique à Montréal en 2050
J’ai demandé à Midjourney d’imaginer l’impact du réchauffement climatique à Montréal en 2050. Voici l’image qui m’a le plus émue parmi les quatre représentations que le robot a créées (et qui varient à chaque demande).

Personnellement, ce rouge feu me donne l’impression de cuire et ce brouillard, celle d’étouffer. Ou peut-être est-ce une fumée irritante provenant d’un quelconque feu de forêt aux alentours?
Je pense apercevoir des arbres misérables, en avant-plan de constructions de béton peu accueillantes.
Est-ce l’illustration d’une ville trop chaude pour y vivre, comme l’avertit une étude sur la menace des « thermomètres mouillés » (wet bulb) relayée par la NASA en mars dernier? En effet, à partir d’un certain seuil d’humidité et de chaleur, le corps humain n’est plus capable de réguler sa température, ce qui peut causer la mort même de jeunes adultes en bonne santé. Ou est-ce que, d’une manière ou d’une autre, des êtres humains parviennent encore à y (sur)vivre?
Second scénario, une ville durable et écologique en 2050
Pour reprendre mon souffle, j’ai demandé au robot de me représenter une ville durable et écologique en 2050. Parmi les quatre illustrations assez semblables, voici celle que je voulais vous partager.

À nouveau, j’ai pris le temps d’observer cette création artificielle pour y déceler des éléments réels. J’y vois des immeubles proches du travail de l’architecte écologique Vincent Callebaut ou des jardins botaniques à Singapour. Les formes courbes me font penser au « biomimétisme », une architecture inspirée des formes de la nature qui pourrait devenir la norme de demain. L’ultraprésence des végétaux me laisse aussi imaginer des jardins à même les balcons et, sans doute, des fermes et des piscicultures urbaines en avant-plan.
Voir l’avenir
Ces visions artificielles ne sont pas de purs fantasmes. Bien sûr, il y a des projets isolés qui rencontrent des défis, comme l’essai apparemment infructueux d’immeubles végétalisés en Chine en 2018 ou la tentative audacieuse de rebâtir Notre-Dame de Paris avec une ferme urbaine pour les plus démuni·es. Néanmoins, ces jeunes poussent existent et nous sommes « seulement » en 2022. Si ce futur vous semble inimaginable, des citoyen·nes en 1940 devaient penser la même chose à l’idée d’un homme qui marche sur la Lune… et pourtant.
Qu’on parle de transition vers une société écologique, de solutions basées sur la nature ou encore de « réensauvagement » du monde, il peut être difficile d’imaginer, concrètement, à quoi cela peut ressembler. Même chose pour la menace climatique, dont il peut être dur de prendre la pleine mesure. Cela est pourtant crucial.
Le magnifique film-témoignage de David Attenborough, Une vie sur notre planète a aussi fait l’exercice d’imaginer à la fois un futur pas si lointain où le climat se réchauffe entre 2030 et 2100 et un futur où les humains ont pris la décision de mettre en œuvre les solutions basées sur la science dès maintenant.
Il y a quelque chose de profondément saisissant lorsqu’on réalise que ces deux avenirs sont encore possibles (mais plus pour très longtemps) et que, dans nos sociétés démocratiques, cela commence nécessairement par un vote aux élections.