Au Canada, 83 % des actions sont détenues par le 10 % le plus riche

Au Canada, seule une minorité privilégiée a pu s’enrichir grâce aux avoirs financiers.

Ce sont les individus les plus riches de la population qui possèdent la majeure partie des actifs financiers canadiens : régimes de retraite, RÉER, CÉLI, dépôts bancaires, etc. C’est encore plus vrai pour les actions et les fonds communs de placement, que les plus riches détiennent presque en totalité.

Des données présentées par l’IRIS montrent que la répartition des actifs financiers n’est pas du tout équitable au Canada. En effet, les 10 % les plus riches détiennent un peu moins de la moitié de tous ces actifs. Quand on étend le calcul au 20 % les plus fortunés, cette proportion monte à 66 %. À l’inverse, les 50 % les plus pauvres au pays ne détiennent ensemble que 7 % de l’ensemble des actifs financiers. 

La situation est semblable au Québec, mais légèrement plus concentrée. Ici, les 20 % les plus riches détiennent 68 % de l’ensemble des actifs financiers.

Cette tendance est encore plus forte quand on parle des actions et des fonds communs de placement. La tranche du 10 % le plus riche en possède 79 % et 84 % respectivement.  Quand on étend le calcul au 20 % le plus riche, c’est 90 % et 92 %. 

La quasi-totalité des actions et des fonds communs de placement sont donc la propriété du haut de l’échelle sociale.

Pourtant, on présente justement ces véhicules d’investissement comme ceux permettant à monsieur et madame tout-le-monde d’investir dans les entreprises de leur choix. 

Pour Julia Posca, chercheuse à l’IRIS, cette prétention ne résiste pas à l’épreuve des faits. « Il existe un décalage important entre le discours populaire sur l’épargne, qui prétend que quiconque peut s’enrichir grâce aux marchés financiers, et la réalité économique du Québec et du Canada, où seule une minorité privilégiée a pu accumuler une fortune grâce aux avoirs financiers », dit-elle.

Le Québec et le Canada ne sont pas dans une situation exceptionnelle. Aux États-Unis, la proportion de ces actions détenues par le 10 % le plus fortuné s’élève à 89 %. Ils ont d’ailleurs vu la valeurs de leurs actions croître à un rythme plus rapide que celui des quelques actions détenus par le reste de la population. 

Pour Julia Posca, le problème a à voir avec le fonctionnement même de notre système économique. « La plupart des salariés n’ont pas la marge de manœuvre financière nécessaire pour investir dans différents types d’actifs financiers. Les personnes qui, comme les dirigeants d’entreprise, touchent une rémunération élevée, sont en revanche capable de faire croître leur patrimoine en acquérant des avoirs qui, en plus, sont moins imposés que les revenus tirés d’un emploi. »

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