Environnement : « On serait fous de laisser nos villes à l’abandon! »

On s’est entretenu avec la co-porte-parole de La Vague écologiste au municipal, qui veut plus de démocratie dans les villes et les villages pour mieux défendre l’environnement.

Les municipalités sont l’échelon idéal pour mettre en place des changements environnementaux majeurs, estime Marie-Ève Bélanger-Southey, de la Vague écologiste au municipal. « Les villes et les villages ont énormément de pouvoir sur la protection de l’environnement » vu leurs compétences en matière d’aménagement du territoire, de gestion des déchets ou encore de transport, indique la co-porte-parole du regroupement voué à accélérer la transition écologique dans le monde municipal.

La Vague écologiste est un groupe de bénévoles qui soutient les candidatures écologistes dans le cadre des élections en cours : 188 candidat.es dans 15 régions administratives adhèrent actuellement à la déclaration de principe de la Vague et bénéficient de son réseau de soutien et d’entraide. La Vague concentre surtout ses énergies en région, dans les petites municipalités où les mouvements environnementaux sont moins actifs.

Un « besoin criant »

« On serait fous de laisser nos villes à l’abandon! » s’exclame Marie-Ève Bélanger-Southey. Les municipalités du Québec peuvent avoir un « impact fulgurant » sur l’environnement, croit-elle. Or, trop peu d’initiatives écologistes y existent à l’heure actuelle : « Il y a peu qui a été fait, mais ça veut aussi dire qu’on peut encore en faire beaucoup! »

« Il y a un besoin criant et donc il y a une place à prendre si on veut vraiment agir pour l’environnement dans les municipalités. »

Marie-Ève Bélanger-Southey, co-porte-parole de la Vague écologiste au municipal

Elle raconte par exemple que dans plusieurs municipalités agricoles, durant l’été, les nappes phréatiques s’assèchent et l’eau vient à manquer : des politiques de protection de l’eau seraient donc urgentes dans ces milieux.

Même hors des grandes villes, les municipalités peuvent promouvoir un transport vert, ajoute Marie-Ève Bélanger-Southey. Elles pourraient par exemple développer des services d’autopartage, ou encore construire enfin des pistes cyclables sécuritaires.

La défense des milieux naturels est une autre prérogative prometteuse pour les villes, enchaîne la co-porte-parole de la Vague. Elle évoque le cas de La Visitation-de-l’île-Dupas, ce village de Lanaudière qui a développé une « forêt nourricière » pédagogique, un espace protégé où les citoyens et les citoyennes peuvent s’éduquer à la production alimentaire locale et biologique.

Démocratiser la transition écologique

C’est aussi parce que les municipalités sont propices à la participation démocratique que la Vague juge qu’elles peuvent jouer un rôle crucial dans la transition écologique.

« L’échelle municipale est une échelle humaine. »

Marie-Ève Bélanger-Southey

Dans un village, « tu peux sentir l’importance de ta voix », explique la co-porte-parole de la Vague. « Ce n’est pas comme aux paliers provincial ou fédéral, où tu te sens souvent comme une goutte d’eau dans l’océan. »

Elle estime que pour réussir à instaurer « des changements profonds dans les communautés », il faut l’accord et la confiance du plus grand nombre. Des transformations de cette ampleur, « ça génère de l’inquiétude et c’est normal », reconnaît-elle. Selon la Vague, la solution idéale serait de créer des lieux de démocratie participative dans les municipalités, où tout le monde aurait son mot à dire sur le renouvellement écologique des milieux de vie.

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