Des centaines d’éducatrices de centres de la petite enfance (CPE) se sont rassemblées mardi matin à Montréal, Sherbrooke, Lévis et Rouyn-Noranda pour exiger de meilleures conditions de travail. Elles débutent une série de journées de grève qui s’étendra jusqu’à la semaine prochaine.
Nous avons rencontré les travailleuses à Montréal, alors qu’elles manifestaient en grand nombre devant les bureaux du ministère de la Famille. Plusieurs se disent insultées de l’immobilisme du ministre caquiste Mathieu Lacombe dans ce dossier.
Judith Aguilera confie que le manque de personnel rend le travail des éducatrices « de plus en plus exigeant ». Selon elle, la solution passe par une hausse de salaire pour attirer plus de nouvelles éducatrices et retenir celles qui sont déjà dans le réseau. « On a fait nos demandes au ministre. Mais à la place, il veut nous forcer à faire des heures supplémentaires » s’indigne-t-elle.
« Notre travail est important. C’est un travail d’éducation, c’est une des bases de la société » pose quant à elle Kathryn Laplante. Elle rappelle que, depuis le début de la pandémie, le premier ministre Legault a souvent remercié les éducatrices pour leur travail essentiel : pour elle, il est temps qu’il passe de la parole aux actes.
« Le gouvernement nous a dit plein de beaux mots, mais ce sont juste des mots. On veut de la reconnaissance concrète, on veut de l’argent. »
Kathryn Laplante, éducatrice au CPE La Prairie
« Les parents sont derrière nous, ils nous appuient », affirme quant à elle Stéphanie Rhéaume. L’éducatrice raconte même avoir reçu des encouragements lorsqu’elle a annoncé la grève aux parents des enfants qui fréquentent son CPE.
« Il reste juste le ministre Lacombe qui n’embarque pas dans le mouvement! »
Stéphanie Rhéaume, éducatrice au CPE La Prairie.
Sur le boulevard Notre-Dame à Montréal, tout près de la manifestation, de nombreux véhicules faisaient entendre leurs klaxons en soutien aux éducatrices en grève.
Les éducatrices à la petite enfance sont toujours en négociation avec le gouvernement Legault pour le renouvellement de leur convention collective, échue depuis maintenant plus d’un an et demi. Elles exigent avant tout une meilleure rémunération. Actuellement, elles débutent à 19$/h et leur salaire est plafonné à 25$/h. Leur travail exige pourtant une formation collégiale : il s’agit de la deuxième formation technique la moins bien payée.
Les éducatrices affiliées à la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) sont en grève mardi à Montréal et Laval, ainsi que dans Lanaudière, en Estrie et en Montérégie. Mercredi, ce sera au tour des travailleuses de Québec, de Chaudière-Appalaches et de l’Abitibi-Témiscamingue. Jeudi et vendredi, les éducatrices de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) prendront le relais. Finalement, les membres du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ) débrayeront au début de la semaine prochaine, les 18 et 19 octobre.