2024 : lutter face à l’adversité

Dans une année marquée par des crises, les militant·es ont porté leurs causes face aux vents contraires.
Publicité

Cette année, les militant·es ont pris les rues, bloqué des infrastructures, exercé leur droit de grève et bien souvent mis en jeu leur sécurité et leur liberté pour faire avancer les causes qui les animent. Pour leur rendre hommage, Pivot vous propose ce palmarès des luttes qui ont marqué l’actualité de 2024 au Québec et au Canada.

La rédactrice de Pivot Claire Ross présente le bilan de 2024 et les luttes à surveiller pour 2025, à l’émission « Québec, réveille! », à CKIA, le mercredi 8 janvier.

Dénoncer le génocide sur les campus et dans la rue

Parmi toutes les luttes qui ont été menées en 2024, aucune n’est comparable à celle que le peuple palestinien mène pour faire valoir son droit à la vie et à la dignité devant les agissements d’Israël, qu’un nombre grandissant d’organismes internationaux n’hésitent plus à qualifier de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide.

Au Québec, le mouvement de soutien à la Palestine s’est attaqué aux investissements et aux liens canadiens en Israël. Ainsi, plusieurs entreprises complices du génocide à Gaza ou des violences israéliennes plus généralement, entre autres des compagnies d’armement, ont été ciblées par des manifestant·es, tout comme des organismes de charité. Les militant·es ont aussi mis la pression sur le gouvernement canadien afin qu’il suspende les permis d’exportation d’armes vers Israël, ce qu’il a fait… en partie.

Au printemps, le mouvement a redoublé d’ardeur dans les universités, particulièrement sur les campus de Concordia, de McGill et de l’UQAM. Ces deux dernières institutions ont vu des campements érigés sur leurs terrains par des étudiant·es appelant leurs administrations à couper les ponts financiers et académiques avec Israël – une demande qui avait déjà été mise de l’avant depuis plusieurs années à McGill, qui investit 70 millions $ dans des compagnies d’armement, et à laquelle l’université avait refusé d’accéder.

En juillet, après avoir essuyé plusieurs refus en cours pour des demandes d’injonction visant à contrer le campement étudiant, l’Université McGill a tout de même procédé de force à son démantèlement, citant des enjeux de sécurité – mais sans fournir de preuves.

Un autre campement, cette fois-ci citoyen, a aussi été installé en juin dans le centre-ville de Montréal, non loin de la Caisse de dépôt et placement du Québec, pointée du doigt pour ses investissements, à hauteur de 14,2 millions $, dans des compagnies liées à des violations de droits à Gaza et en Cisjordanie.

Les étudiant·es ont continué de talonner leurs institutions scolaires au cours de l’automne : les 21 et 22 novembre, 82 000 personnes étaient en grève à travers douze universités et cégeps dans la province.

Migrant·es debout pour la justice

L’année a également été marquée par les luttes acharnées des immigrant·es, confronté·es à une multiplication de politiques migratoires restrictives et de discours publics les désignant comme boucs émissaires de toutes sortes de problèmes sociaux.

Souvent privé·es du droit de vote, les immigrant·es refusent d’être utilisé·es comme des pions sur l’échiquier politique à des fins électorales. Tout au long de l’année, ils et elles se sont uni·es pour revendiquer des droits égaux et pour défendre la justice migrante.

Plusieurs manifestations pan-canadiennes ont eu lieu pour exiger qu’Immigration Canada tienne ses promesses de mettre en place un programme de régularisation complet et inclusif qui permettent à des centaines de milliers de personnes sans statut d’accéder à la résidence permanente. De nombreuses personnes sans papiers ont eu le courage de s’exprimer publiquement, malgré les dangers auxquels elles s’exposent ce faisant.

Pour leur part, les travailleur·euses étranger·ères temporaires continuent d’appeler à une garantie d’accès à la résidence permanente et à l’abolition des permis de travail fermés, qui les soumettent à la volonté d’un unique employeur et dont l’ONU a dit cette année qu’ils favorisent « l’esclavage moderne ». L’Association pour les droits des travailleuse·eurs de maison et de ferme, avec le soutien de syndicats, avait intenté à l’automne 2023 une action collective contre le gouvernement canadien visant à faire déclarer inconstitutionnels les permis de travail fermés : celle-ci a finalement été autorisée par la Cour supérieure en septembre et pourra aller de l’avant.

La Cour suprême du Canada entendra aussi la cause qui oppose le gouvernement du Québec aux demandeur·euses d’asile demandant d’avoir accès aux centres de la petite enfance (CPE). Les parents en attente d’un statut de réfugié·es ont obtenu gain de cause en Cour d’appel à la fin 2023, mais Québec a une nouvelle fois porté appel au début de cette année.

En décembre, Médecins du monde a déposé à l’Assemblée nationale une pétition pour demander l’accès à une couverture publique des soins de santé pour toutes les femmes enceintes vivant au Québec, indépendamment de leur statut migratoire.

Par ailleurs, depuis cet été, des immigrant·es de partout au Québec ont dénoncé jusque dans les rues l’annulation de nombreuses classes de francisation à cause des compressions budgétaires, qui affecte plus de dix mille élèves selon le Collectif francisation. Ils et elles soulignent que la francisation est essentielle pour leur pleine intégration dans la société québécoise.

Enfin, le 18 décembre, une « journée sans migrant·es » a clôturé les luttes de l’année. Dans une dizaine de villes à travers le pays, de nombreux·euses travailleur·euses à statut précaire ou sans statut ont fait la grève pour souligner leur importance dans le fonctionnement de la société canadienne et pour réitérer leur revendication pour des droits égaux.

Défendre la planète à toutes les échelles

L’année 2024 n’était pas terminée que déjà l’observatoire européen Copernicus confirmait qu’elle serait non seulement l’année la plus chaude jamais enregistrée, mais également la première à dépasser le seuil symbolique du réchauffement de 1,5 oC par rapport à l’ère pré-industrielle.

Du côté de la biodiversité, le portrait n’est guère plus reluisant, alors qu’un rapport du World Wildlife Fund estime que nous avons perdu 73 % des animaux sauvages depuis 1970.

Les premiers mois de l’année des militant·es écologistes québécois·es ont d’ailleurs été marqués par la tension qui existe entre ces deux grandes crises environnementales, à travers le cas de l’usine de batteries de véhicules électriques que l’entreprise suédoise Northvolt construit sur un des rares milieux humides restants le long de la rivière Richelieu, en Montérégie.

Alors que des citoyen·nes ont tout tenté pour contraindre le gouvernement de faire une évaluation environnementale du projet, d’autres ont choisi l’action directe et tenté de bloquer directement, voire de saboter le travail de destruction de ce milieu naturel. Finalement, les travaux d’abattage d’arbres et de remblayage de milieux humides sont allés de l’avant sans évaluation, le tout pour une usine qui pourrait bien ne pas être construite, alors que Northvolt connaît de graves difficultés financières.

Loin d’être découragés, les citoyen·nes continuent toutefois de surveiller le site et l’entreprise, attirant notamment l’attention des autorités sur la pollution qui s’échappe déjà des sols contaminés vers la rivière. Ce type de surveillance avait d’ailleurs permis à d’autres groupes d’action citoyenne de déterminer qu’un site de traitement des sols contaminés de Blainville polluait les cours d’eau avoisinants.

La défense du territoire et des espaces verts a motivé de nombreuses autres luttes citoyennes au cours de l’année.

Par exemple, en novembre, la Ville de Châteauguay a confirmé son « plan particulier d’urbanisme » (PPU) ouvrant la voie au développement immobilier sur une ancienne terre agricole laissée en friche, que les résident·es appellent la terre à Faubert. Un article de Pivot publié en mai dernier avait mis en lumière une apparence de conflit d’intérêts entre la Ville et le promoteur propriétaire du terrain.

Des citoyen·nes militent depuis des mois pour tenter de protéger ce lieu. Malgré l’adoption du PPU, les résident·es ne baissent pas les bras : une mise en demeure a été adressée à la Ville au début du mois de décembre pour demander la suspension des travaux et annoncer que des recours juridiques sont à prévoir.

Châteauguay n’est pas le seul endroit où les résident·es se mobilisent contre l’utilisation d’un plan particulier d’urbanisme pour forcer le passage d’un projet de développement controversé. À Québec, un groupe de citoyen·nes s’est mobilisé contre l’adoption d’un PPU qui menace le boisé des Châtels.

À Montréal, Mobilisation 6600, un des groupes qui militent depuis des années pour la protection des derniers espaces naturels restants dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a connu une année haute en rebondissements. Le groupe a connu une victoire franche avec l’annonce en septembre par la Ville de la protection du boisé Steinberg, auparavant menacé par des projets routiers.

Par contre, juste à côté de là, la plateforme de conteneurs de Ray-Mont Logistiques pourra vraisemblablement continuer de croître, s’étant entendue avec la Ville après l’avoir poursuivie pour des millions $. Les citoyen·nes ont investi les consultations publiques pour dénoncer les plans de l’entreprise, mais certain·es sont aussi allé·es jusqu’à bloquer les activités du transbordeur.

« Ce combat est un long marathon entrecoupé de sprints. Le chemin sera encore long, mais on va être là à chaque étape pour protéger nos espaces verts », confie Cassandre Charbonneau-Jobin, co-porte-parole de Mobilisation 6600.

Le collectif Antigone a aussi opté pour le blocage pour faire entendre sa voix cette année : en octobre, certain·es de ses membres ont bloqué le pont Jacques-Cartier à Montréal pour attirer l’attention sur l’urgence de mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles, avant d’être arrêté·es et détenu·es dans des conditions anormalement sévères. En juillet, des manifestant·es du groupe Last Generation ont également réussi à bloquer l’accès au débarcadère de l’aéroport de Montréal pendant de nombreuses heures en se collant la main au sol.

Enfin, les groupes autochtones de partout au pays ont poursuivi leur lutte pour la protection du territoire malgré la répression des autorités. D’ailleurs, le chef wet’suwet’en Dsta’hyl est devenu cette année le premier prisonnier d’opinion reconnu par Amnistie internationale en terres canadiennes pour avoir tenté depuis des années de protéger son territoire ancestral de la venue du gazoduc Coastal GasLink. Trois autres défenseur·es du territoire wet’suwet’en ont aussi passé l’année en cour pour contester un verdict de culpabilité à leur encontre, pour leurs actions menées contre l’entreprise gazière.

Sur une note plus positive, la Première Nation Mitchikanibikok Inik a réussi en novembre à faire reconnaître à la Cour supérieure du Québec que le gouvernement avait le devoir de la consulter avant d’accorder des droits miniers sur son territoire ancestral. Une décision qui a toutefois été contestée par le gouvernement du Québec, qui porte la cause en appel.

Solidarités LGBTQ+, de l’Alberta à la Palestine, en passant par Montréal

En matière de droits LGBTQ+, l’année 2024 aura été marquée par des attaques et des contre-attaques, dans une série de bas de fer aux issues encore incertaines.

La bataille législative s’est poursuivie dans plusieurs provinces. En Alberta, le gouvernement conservateur s’est dit prêt à suspendre la Charte canadienne des droits et libertés pour défendre une série de lois adoptées restreignant les droits des femmes trans dans le sport et ceux des jeunes trans dans le système de santé et à l’école.

Le Nouveau-Brunswick va plutôt dans l’autre direction : la politique limitant le droit des jeunes d’utiliser le nom et les pronoms de leur choix à l’école sera revue dès le 1er janvier par le gouvernement libéral, qui a défait le Parti progressiste-conservateur aux élections d’octobre.

Au Québec, un « Comité de sages » sur l’identité de genre a été mis sur pied par le gouvernement Legault à la fin 2023 en réponse à des manifestations anti-LGBTQ+ et il est censé rendre son rapport cet hiver. On sait déjà que le comité a rencontré le groupe religieux conservateur Ensemble pour protéger nos enfants (EPPNE), et que le ministre de l’Éducation Bernard Drainville n’a pas attendu les recommandations des « sages » pour interdire les toilettes mixtes dans les écoles, en mai dernier.

Des dizaines d’organisations communautaires, féministes et syndicales se sont unies dans une coalition sans précédent pour demander la dissolution du Comité de sages et l’année a été ponctuée de manifestations reprenant les mêmes revendications.

Plus largement, les groupes LGBTQ+ de tout le pays et leurs allié·es ont aussi organisé une semaine d’action historique en mai dernier pour réagir à la montée de la haine.

Mais face à eux, les groupes haineux et conservateurs demeurent bien actifs, défendant les « droits parentaux » contre ceux des personnes trans et queers.

En septembre, la mouvance 1 Million March 4 Children a organisé à travers le Canada une nouvelle vague de manifestations. À Montréal, le groupe EPPNE a défilé dans les rues de Montréal tandis que la police réprimait violemment les contre-manifestant·es. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois cette année que les forces de l’ordre jouaient de la matraque contre une manifestation queer.

Enfin, il faut souligner que la communauté LGBTQ+ s’est activée toute l’année en solidarité avec le mouvement mondial contre le génocide en Palestine, notamment pour dénoncer le « pinkwashing » mené par Israël.

S’unir pour améliorer son sort

L’année 2024 était à peine commencée que des centaines de milliers de syndiqué·es du secteur public québécois avaient à se prononcer sur leur nouvelle convention collective obtenue à l’arraché du gouvernement Legault dans les dernières heures de 2023.

Si la mobilisation sans précédent des travailleur·euses du Front commun a permis d’arracher de bien meilleurs salaires et conditions de travail que celles proposées initialement par le gouvernement, plusieurs syndiqué·es auraient aimé obtenir plus de protection pour le système public québécois.

C’est d’ailleurs une des raisons qui ont poussé la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, qui représente principalement les infirmières, à poursuivre la lutte pendant presque toute l’année, avant d’accepter à contrecœur une proposition qui a été ratifiée au début du mois de décembre.

Cet automne, ce sont les éducatrices des centres de la petite enfance (CPE) qui ont entamé leurs moyens de pression afin d’améliorer leur situation. Essentiellement, elles souhaitent avoir une augmentation similaire à celle obtenue par les syndiqués du Front commun. Après quelques jours de grève rotative, il semblerait que les négociations risquent de s’étirer à l’année prochaine dans ce dossier.

À travers le pays, de nombreux·euses employé·es de sociétés d’État ont également pris le chemin des lignes de piquetage pour tenter d’améliorer leur sort. C’est le cas des employé·es de la Liquor Control Board of Ontario (LCBO), qui ont fait une grève de deux semaines cet été, et de la Société des alcools du Québec (SAQ), qui ont déclenché plusieurs grèves surprises d’une journée avant de ratifier une entente en décembre, après deux ans de conflit.

C’est toutefois la grève des employé·es de Postes Canada, menée de mi-novembre à mi-décembre, qui a probablement le plus marqué les esprits. Débrayant pour améliorer leur salaire et protéger plusieurs acquis, dont leur régime de retraite, les travailleur·euses des postes ont réussi à faire annuler une série de mises à pied réalisée par l’employeur au tout début de la grève. Après un mois, le gouvernement Trudeau a toutefois forcé les grévistes à retourner au travail en suspendant temporairement leur droit de grève jusqu’au mois de mai.

Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que le gouvernement fédéral mettait fin de force à un débrayage syndical cette année. À la fin août, il avait imposé un processus d’arbitrage et forcé le retour au travail des travailleur·euses des deux grandes compagnies ferroviaires du pays, le Canadien National (CN) et le Canadien Pacifique Kansas City (CPKC).

Du côté du secteur privé, les employé·es d’un entrepôt lavallois du géant américain de la vente en ligne Amazon ont réussi à se syndiquer grâce à des stratégies de mobilisation novatrices. Ils et elles deviennent ainsi les premier·es travailleur·euses syndiqué·es de l’entreprise au Canada et l’un des rares syndicats d’Amazon dans le monde.

Résister pour que le logement ne devienne pas un luxe

L’année a bien mal débuté en matière de logement, alors que le projet de loi 31 porté par la ministre responsable de l’Habitation France-Hélène Duranceau a été entériné par l’Assemblée nationale.

Considéré par plusieurs comme un recul historique du droit des locataires au Québec, il continue de stimuler l’indignation des défenseur·es du droit de se loger de toute la province. La ministre Duranceau a d’ailleurs été huée à plusieurs reprises lors de ses allocutions publiques cette année, notamment lors des derniers États généraux sur l’itinérance.

Manifestation pour le logement, à Québec, le 17 septembre 2024. Photo: FRAPRU (courtoisie)

L’année a ensuite été marquée par de nombreuses manifestations et actions menées pour attirer l’attention des décideurs sur l’importance d’agir rapidement et massivement pour enrayer la crise du logement.

C’était notamment le cas le 17 septembre, à Québec, alors que le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a réuni plus de 1300 personnes dans l’une des plus importantes manifestations de son histoire. L’événement venait clore une fin de semaine d’action pour le logement, qui a toutefois été marquée par l’obstruction de la police de Québec.

À l’automne, les comités logement et associations de locataires de la province ont également organisé une série d’actions à Montréal, Québec, Rouyn-Noranda, Rimouski, Alma et Joliette pour dénoncer les défaillances et les iniquités du Tribunal administratif du logement (TAL).

Au mois de mars, le spéculateur immobilier Henry Zavriyev a envoyé une lettre aux résistant·es de la résidence du Mont-Carmel pour annoncer qu’il abandonnait ses démarches visant à mettre fin au statut et aux services de la résidence privée pour ainé·es. Cette victoire a été le résultat d’une longue lutte de plus de deux ans. Les résident·es poursuivent toujours leur action : elles et ils poursuivent le propriétaire pour dommages et intérêts et aident d’autres ainé·es dans la même situation.

***

Sur bien des fronts, les luttes menées en 2024 ne font que commencer : l’année à venir s’annonce cruciale pour bien des causes, alors que d’autres s’échelonneront encore sur des années.

Face au vent de droite qui s’intensifie, protéger les acquis des luttes passées tout en poursuivant les combats sera plus important que jamais.

Et l’équipe de Pivot sera là pour vous rapporter les faits d’armes des militant·es et les excès des pouvoirs qu’iels combattent.

Bonne année!

Soutenir Pivot n'a jamais été aussi avantageux...

Grâce à la reconnaissance de notre statut OJE, donnez à Pivot et vous recevrez un reçu de don, ce qui vous donnera droit à une déduction d'impôts !

Ce site web utilise des cookies pour vous offrir une expérience utilisateur optimale. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité.

Retour en haut