Une coop pour et par les jeunes demande le soutien du public

L’arcade de jeu communautaire Press Start, à Pointe-Saint-Charles, lance un appel à l’aide pour recueillir des fonds d’urgence. 

Press Start, un organisme communautaire qui offre à des centaines de jeunes à Pointe-Saint-Charles un espace de rassemblement et de jeu, lance une campagne de sociofinancement pour l’aider à maintenir ses activités. 

« Le pire scénario, c’est que nous devions fermer nos portes », admet Camellia Jahanshahi, coordonnatrice de Press Start, une coopérative par et pour les jeunes qui offre un lieu de rassemblement où ils et elles peuvent jouer à des jeux vidéo – et plus encore.

Bien qu’il connaisse un succès croissant depuis son ouverture en 2018, l’organisme a récemment lancé une campagne de sociofinancement afin de pallier un manque de ressources de plus en plus criant, notamment en raison du ralentissement économique actuel et d’un manque de subventions récurrentes.

Sans aide, la coopérative serait forcée de mettre un terme à ses activités.

« Ce serait la perte d’un espace pour près de 300 jeunes qui viennent régulièrement », rappelle Camellia Jahanshahi. « Ce serait vraiment dommage. »

Par et pour les jeunes

Press Start est le fruit d’un processus de consultation mené en 2017 auprès de centaines de jeunes du quartier du Sud-Ouest. Ce qu’il en est ressorti, c’est le désir d’un « endroit où ils ont plus d’autonomie, un endroit où ils peuvent avoir le contrôle de l’espace », raconte Camellia Jahanshahi.

À l’âge de 31 ans, elle est la doyenne de l’organisme qui est entièrement administré par les jeunes de la communauté.

En plus du volet arcade, les jeunes ont également l’occasion de participer à de nombreux ateliers sur le racisme, la justice climatique, ainsi qu’à des programmes de mentorat et de développement professionnel.

C’est ce genre de refuge pour les jeunes qui manquait dans le quartier, selon la coordonnatrice, « surtout parce qu’historiquement, Pointe-Saint-Charles est un quartier avec des familles à faible revenu et immigrantes ». Si l’arrondissement se gentrifie depuis quelques années, les services pour les jeunes moins nanti·es manquent encore à l’appel.

« Ce serait la perte d’un espace pour près de 300 jeunes qui viennent régulièrement. »

Camellia Jahanshahi

Selon Camellia Jahanshahi, l’arcade joue un rôle crucial en accueillant ceux et celles qui ont souvent peu d’endroit où se rassembler après les heures de cours ou après les programmes de jour offerts par d’autres organismes. 

« À Pointe-Saint-Charles, particulièrement, c’est une partie de la ville où il est plus difficile de se déplacer […] c’est un besoin d’avoir un endroit comme ça dans le quartier. »

Se serrer la ceinture

Pendant la pandémie, les dons perçus par Press Start s’étaient multipliés, rapporte Camellia Jahanshahi. « C’était des années généreuses, je crois, mais plus récemment, les gens vivent la crise économique actuelle. Tout est plus cher, maintenant. Je crois qu’on est affecté par cette tendance, comme tout le monde. Les gens ne peuvent plus se permettre d’être aussi généreux. »

Pour poursuivre leurs activités dans ce contexte, elle pense que de plus en plus d’organismes dépendent des subventions, notamment gouvernementales, tant au provincial qu’au fédéral et au municipal. Mais ces fonds deviennent conséquemment plus prisés et compétitifs.

« On applique à autant de subventions que dans le passé, mais on n’en reçoit pas autant », explique-t-elle. « C’est une histoire très courante auprès des ONG. » 

Selon elle, les différents paliers de gouvernement, notamment la Ville de Montréal, devraient en faire davantage pour faciliter l’accès aux subventions et assurer la pérennisation du financement des organismes communautaires.

« En regardant comment la Ville de Montréal budgète ses affaires, on voit à quel point ils investissent dans la police, comparativement aux organismes communautaires… Alors qu’on sait que lorsqu’on investit dans la communauté, on investit dans la prévention de la violence. Quand on investit dans la police, on investit dans l’escalade de la violence. »

En 2023, la Ville de Montréal a octroyé plus de 787 millions $ au Service de police de Montréal, soit une augmentation de 63 millions $ par rapport à l’année précédente. 

À titre comparatif, la Ville de Montréal s’est engagée à allouer une somme de 3 millions $ afin de soutenir 52 initiatives dans le cadre de son appel à projets Pour et par les jeunes, lancé en automne 2022. Il s’agirait « d’une somme record investie » selon Guillaume Rivest, relationniste à la Ville de Montréal.

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