Crédit photo : Suprema Corte de Justicia de la Nacion (SCJN)
Nouvelle

Première historique au Mexique : une femme élue à la tête de la Cour suprême

L’élection de l’avocate progressiste Norma Lucía Piña, qui sera désormais présidente du plus haut tribunal du pays, brise un plafond de verre.

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Le 2 janvier dernier, la Cour suprême du Mexique a élu sa nouvelle présidente, Norma Lucía Piña. Alors qu’aucune femme n’avait occupé ce poste jusqu’alors, son élection marque un tournant historique pour le pays ainsi que pour l’avancée des droits des femmes.

Élue par 6 des 11 magistrat·es, laissant en deuxième position le magistrat Alfredo Gutiérrez Ortiz Mena, Norma Lucía Piña siégera à la présidence de la Cour suprême du Mexique. Elle devient ainsi la toute première femme à obtenir ce poste.

Après avoir remercié ses collègues de la Cour Suprême, Norma Lucía Piña a affirmé sa détermination « à briser ce qui semblait être un plafond de verre inaccessible ».

« En tant que première femme à présider cette plus haute Cour, je représente toutes les femmes. […] Je remercie ceux et celles qui y ont toujours cru, ceux et celles qui ne se sont pas lassé·es de se battre contre notre culture patriarcale », a-t-elle déclaré sous les applaudissements. « Nous nous efforcerons chaque jour de créer une société plus juste, plus égalitaire, sans violence pour les femmes ».

Bien qu’au cours des quatre dernières décennies, le Mexique a compté 227 juges féminines, celles-ci ne représentent que 40 % des chef·fes de juridiction. Et dans les plus hautes sphères, les inégalités sont davantage marquées : à l’heure actuelle, des 11 magistrat·es, seules quatre sont des femmes. L’élection de lundi dernier place dorénavant deux d’entre elles dans des postes de présidence : alors que Piña présidera le tribunal, la juriste Yasmín Esquivel Mossa sera quant à elle à la tête d’une des chambres.

« En tant que première femme à présider cette plus haute Cour, je représente toutes les femmes. […] Je remercie ceux et celles qui y ont toujours cru, ceux et celles qui ne se sont pas lassé·es de se battre contre notre culture patriarcale »

Norma Lucía Piña

Des positions résolument progressistes

Connue pour ses positions notamment en faveur de l’avortement et de la non-militarisation, l’avocate de 63 ans promet un souffle nouveau au sein du pouvoir judiciaire du Mexique.

Avec près de 34 ans de carrière juridique, Norma Lucía Piña a mené des études en droit à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), où elle a obtenu son doctorat. Elle a enseigné quelques années avant d’entamer sa carrière au sein du pouvoir judiciaire, où elle gravit rapidement les échelons, d’abord comme secrétaire d’études et de comptabilité, puis comme juge.

En tant que magistrate à la Cour suprême depuis 2015, ses votes ont été décisifs à plusieurs reprises. En 2022, elle votait en faveur du mariage homosexuel et pour le droit à l’identité de genre pour les enfants et adolescent·es trans. Elle a également fait plusieurs déclarations en faveur de l’avortement, et a souligné le danger de la militarisation pour les personnes LGBTQ+.

Avec son arrivée à la tête du plus haut tribunal du pays, elle s’engage à lutter contre la corruption, et souhaite mettre en place des mécanismes au sein de la police nationale pour éviter les discriminations faites aux femmes. Elle entend notamment renforcer la tolérance zéro en ce qui a trait aux violences sexuelles.

L’élection historique de Piña, une première en 200 ans d’histoire pour la Cour suprême du Mexique, promet un vent de changement. « Dans un pays avec une immense dette de justice envers ses femmes, le tribunal le plus important du Mexique va être dirigé par l’une d’entre elles », peut-on lire dans le périodique hispanophone El País.

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