Une nouvelle initiative vise à donner l’opportunité aux Montréalais·es de participer directement à l’organisation de la lutte et de l’adaptation aux changements climatiques à l’échelle de leur quartier.
La Ville de Montréal et plusieurs représentants du milieu communautaire se sont réunis la semaine dernière pour jeter les bases de Transition en commun. Cette alliance vise à rapprocher les associations citoyennes locales, telles que Demain Verdun et le Comité catalyseur du Bronx, à LaSalle, avec les groupes communautaires et les acteurs institutionnels comme la Ville, le milieu des affaires et les universités, explique le co-président de Transition en commun, Bertrand Fouss.
L’objectif : permettre aux citoyen·nes de participer activement à la planification de la transition sociale et écologique dans les quartiers de la métropole, explique la responsable du dossier au comité exécutif de la Ville de Montréal, Marie-Andrée Mauger.
« Les citoyen·nes ont un rôle à jouer dans la transition qui ne doit pas se limiter à l’acte individuel. Il faut y participer collectivement », ajoute Bertrand Fouss.
Apprendre à collaborer
L’idée de l’alliance est venue d’une rencontre au début de l’année entre plusieurs groupes travaillant sur des projets de transition, explique Bertrand Fouss qui est aussi co-fondateur de l’organisme Solon Montréal. « En faisant le constat que certains projets avançaient et d’autres pas, on s’est rendu compte qu’il y a un grand besoin pour une meilleure collaboration entre les organismes et les institutions, dont la Ville », raconte-t-il.
« Nous faisons donc le pari de créer ensemble les solutions. C’est certain que nous n’aurons pas tous la même vision et que ça va créer des tensions, mais en les mettant au jour on va pouvoir réfléchir collectivement à la façon de les traiter », prédit-il.
« Les citoyen·nes ont un rôle à jouer dans la transition qui ne doit pas se limiter à l’acte individuel. Il faut y participer collectivement. »
Bertrand Fouss, co-président Transition en commun
« Concrètement ces solutions peuvent peut prendre plein de formes, allant du développement de manières de réduire notre dépendance à l’automobile, à des initiatives pour augmenter notre résilience comme des projets de verdissements, de gestion des eaux de pluie ou d’adaptation de bâtiments résidentiels », explique Marie-Andrée Mauger.
Un modèle à définir par la participation citoyenne
De son côté, Bertrand Fouss hésite à donner des exemples concrets de projets qui pourraient émaner de l’alliance, pour éviter d’influencer la direction que prendra le mouvement. « On veut vraiment donner la chance aux groupes, aux citoyens et aux partenaires de donner l’orientation de ce qui sera fait », remarque-t-il.
Il n’exclut pas, par exemple, que les citoyen·nes se prononcent sur des projets dont la vocation première n’est pas environnementale, mais qui affecteront leur communauté, comme des projets à caractère industriels. « Notre portée d’action dépendra beaucoup des gens et des partenaires qui s’impliqueront dans les prochaines années », remarque-t-il.
L’alliance en étant encore à ses débuts, les priorités des prochaines semaines seront surtout de donner l’orientation pour la suite des choses, et de s’assurer que tou·tes les participant·es travaillent ensemble vers une transition qui sera réellement juste et équitable pour l’ensemble des Montréalais·es, explique Bertrand Fouss.
« On est aussi en train de réfléchir à différents mécanismes d’engagement pour les citoyens. C’est certain que l’engagement au sein des organisations de quartier va rester la pierre angulaire, mais elle n’est pas égale d’un quartier à un autre. Est-ce que l’alliance peut aider à multiplier les façons de s’impliquer pour les citoyens? L’avenir nous le dira », observe-t-il.