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Des employé·es scolaires auraient contracté la COVID-19 après une réunion en personne imposée par leurs patrons

Le syndicat avait pourtant demandé l’annulation de l’activité, jugée inutilement risquée et contraire aux mesures en vigueur.

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Plusieurs membres du personnel sont tombés malades suite à une formation tenue en personne à l’école Jean-Baptiste-Meilleur, à Repentigny, la semaine dernière. Cette activité, convoquée par la direction de l’établissement et approuvée par le Centre de services scolaire, a eu lieu malgré la dénonciation du syndicat, qui demandait qu’elle ait lieu en ligne.

Jeudi le 6 janvier, 18 technicien·nes en éducation spécialisée ont dû participer à une réunion de formation en présentiel à l’école Jean-Baptiste-Meilleur. Or, tout indique que cette réunion a mené à une éclosion de COVID-19 au sein du personnel.

En effet, le soir même de la réunion, l’une des personnes présentes a commencé à ressentir des symptômes, rapporte le Syndicat du personnel de soutien du Centre de services scolaire des Affluents. Le lendemain, le vendredi, un test confirmait qu’elle était malade de la COVID-19.

Puis, le samedi, quatre autres personnes ayant participé à la formation présentaient des symptômes de la COVID-19. Elles sont toujours en attente de résultats de tests, indique le syndicat.

Toutes les personnes présentes à la réunion ont aussi dû s’isoler, autant les technicien·nes en éducation spécialisée que les membres de la direction.

Une décision contraire aux règlements en vigueur

Dès qu’il a été informé de l’événement prévu à l’école Jean-Baptiste-Meilleur, le syndicat a demandé qu’il ait plutôt lieu en ligne. Mais la direction de l’établissement a refusé, argumentant que l’événement pouvait être tenu en respectant les mesures sanitaires.

C’est le Centre de services scolaire des Affluents qui a donné aux directions d’école la consigne de favoriser le retour en présentiel, rapporte en entrevue Patrick Dion, président du syndicat. M. Dion a donc aussi contacté le Centre de services, exigeant l’annulation de l’activité et la révision des consignes.

« Je vous demande de reconsidérer votre décision en respect du personnel et de tous ceux qui tiennent à bout de bras notre système de santé et d’éducation », a-t-il écrit. Sans succès.

Patrick Dion dit avoir rappelé au Centre de services que ses pratiques allaient à l’encontre des règlements en vigueur au Québec. On lui aurait toutefois répondu qu’il connaissait mal ces règlements. Le télétravail est obligatoire depuis la mi-décembre pour tout le personnel de la fonction publique, sauf pour les « activités jugées prioritaires et qui ne peuvent se faire en télétravail ». Depuis, l’obligation de travailler à distance a même été étendue à la population générale.

« Cette formation en présence n’était pas du tout nécessaire, elle aurait très bien pu se faire en ligne », juge Patrick Dion. « Si le Centre de services agit comme ça et fait rentrer plein de gens au travail, il y a en a plusieurs qui vont être à risque », s’inquiète-il.

« Nous, c’est notre devoir comme syndicat de dénoncer des choses qui peuvent mettre en danger le personnel », affirme-t-il. « Il va falloir que les personnes qui prennent les décisions prennent des bonnes décisions. »

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