
Qui a envoyé la plus grande délégation à la COP26? L’industrie fossile.
Pour l’instant, les participants à la COP26 n’ont pris aucun engagement pour un éventuel abandon des énergies fossiles.
Avec au moins 503 lobbyistes, l’industrie des énergies fossiles – pétrole, gaz, charbon – peut se vanter d’être le plus gros joueur à la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP26), qui se déroule actuellement à Glasgow. L’industrie fossile compte 24 représentants de plus que la délégation nationale la plus importante, celle du Brésil.
La délégation fossile est aussi deux fois plus importante que la délégation autochtone officielle des Nations Unies.
Ce sont les chiffres révélés lundi par un regroupement d’organismes, dont l’ONG Global Witness, qui ont analysé les documents officiels de l’ONU pour identifier tous les délégués entretenant des liens avec l’industrie fossile.
Global Witness a compté les membres des quelque 130 délégations chargées de défendre les intérêts de l’industrie fossile, de même que les personnes faisant partie d’autres délégations, mais étant directement affiliés avec des entreprises pétrolières ou gazières comme Shell, Gazprom ou BP. On trouve des lobbyistes du secteur fossile dans les délégations officielles de 27 pays, dont celle du Canada.
« La COP26 nous est vendue comme l’endroit idéal pour élever nos ambitions, mais elle grouille de lobbyistes de l’industrie fossile, dont la seule ambition est de pouvoir rester en affaires. »
Pascoe Sabido, chercheur au Corporate Europe Observatory
Pour les groupes environnementalistes à l’origine de ce triste décompte, la présence d’une industrie aussi polluante dans les activités de la COP26 est un non-sens. Ils demandent que les organisations ayant un intérêt économique dans les énergies fossiles soient exclues des discussions à l’ONU, mais aussi des prises de décision nationales.
« Nous n’avons pas le temps d’être distraits par le greenwashing ou par les promesses creuses des entreprises, qui ne se réalisent jamais. »
Murray Worthy, de Global Witness
Une première version de résolution issue des négociations de la COP26 a été rendue publique tout récemment : on n’y trouve aucune mention de la nécessité d’abandonner dès que possible les énergies fossiles. Les scientifiques et les organisations environnementales admettent pourtant que, pour limiter le réchauffement à 1,5oC, il faut au minimum cesser toute nouvelle exploitation de pétrole, de gaz ou de charbon, puis fermer graduellement l’industrie dans les prochaines années.