Séance plénière de la COP21 pour l’adoption de l’accord de Paris, en 2015. Arnaud Bouissou (MEDDE) cc-zero
Nouvelle

COP26 : les dirigeants proposent des plans qui mènent à la catastrophe climatique

Le Canada a des objectifs ambitieux, mais le gouvernement Trudeau ne prend pas les moyens pour les atteindre.

Lors de la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat, les 197 pays participants devront établir des plans d’action pour réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Mais les plans déjà présentés sont complètement insuffisants: ils pointent plutôt vers une hausse des émissions.

Les Conférences des parties (COP) ont lieu chaque année et réunissent les pays membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. La COP26 aura lieu à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre : plusieurs parlent du sommet « de la dernière chance ».

Or, un récent bilan de l’ONU montre que les pays qui ont déjà révélé leurs nouveaux engagements s’enlignent globalement pour une réduction de seulement 12% de leurs émissions de GES d’ici 2030, par rapport à 2010. C’est trop peu : pour éviter un réchauffement de plus de 1,5°C, il faudrait plutôt réduire de 45% les émissions mondiales d’ici dix ans, puis atteindre la carboneutralité en 2050. Pire encore, si on tient compte des plans qui n’ont pas été actualisés, la planète se dirige vers une hausse de 16% des émissions de GES d’ici 2030.

En signant l’Accord de Paris en 2015, lors de la COP21, les pays se sont engagés à limiter le réchauffement à 1,5°C pour éviter les pires catastrophes climatiques.

Et le Canada?

Le nouveau plan du Canada vise une réduction des GES de 40-45% d’ici 2030, par rapport à 2005. Si de tels objectifs permettraient d’atteindre les cibles climatiques, on peut toutefois douter qu’ils soient atteints. « Le gros problème du Canada, c’est qu’il tient de beaux discours », mais qu’il ne passe pas de la parole aux actes, juge Claude Vaillancourt, qui représentera le Front commun pour la transition énergétique (FCTÉ) à Glasgow, dans des événements en marge de la COP26.

« C’est épeurant, actuellement, le manque de volonté politique pour poser des gestes concrets et efficaces. »

Claude Vaillancourt, du FCTÉ

Ainsi, la production de GES du Canada a légèrement augmenté depuis la signature de l’Accord de Paris, contrairement à ce qui avait été promis.

Pour véritablement réduire son empreinte écologique, le gouvernement Trudeau devrait mettre fin à la production de pétrole « dès demain matin », croit Claude Vaillancourt. Un rapport paru jeudi dernier révélait plutôt que le Canada était le pays du G20 qui finançait le plus le secteur des énergies fossiles.

En fait, nous ne devrions pas seulement compter sur les énergies vertes, mais bien diminuer notre activité économique, selon le représentant du Front commun. « Ce n’est pas suffisant de passer du pétrole à l’éolien ou au solaire », explique-t-il, puisque ces énergies ne sont pas suffisantes pour soutenir nos activités actuelles.

« Tant qu’on a la croissance économique en tête, on ne fera pas correctement la transition écologique. »

Claude Vaillancourt

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