
Le Bitcoin a consommé autant d’électricité que la Suède en 2021
Chaque transaction de Bitcoin est extrêmement énergivore et repose sur un important gaspillage d’électricité.
Année après année, les infrastructures informatiques nécessaires pour faire fonctionner cette cryptomonnaie consomment toujours plus d’énergie, notamment fossile. Or, ces installations appartiennent à un petit nombre de joueurs, qui en tirent d’importants profits.
En 2021, le Bitcoin a consommé 134 térawatts-heures (tWh) d’électricité. Cela équivaut à un peu plus que la consommation électrique annuelle d’un pays comme la Suède, et environ au quart de celle du Canada.
La consommation électrique de cette cryptomonnaie a quasiment doublé en un an (+89% par rapport à 2020). Elle a été multipliée par huit depuis 2017.
Ces résultats ont été compilés par la plateforme Digiconomist, qui se consacre à révéler les conséquences involontaires de l’économie numérique. Les calculs sont effectués en croisant une multitude de sources sur le sujet, dont les données de l’Université Cambridge, qui obtient des résultats comparables.
Qui plus est, l’électricité consommée par cette cryptomonnaie provient en majeure partie des énergies fossiles. Ainsi, l’industrie du Bitcoin a généré environ 64 millions de tonnes de CO2 l’an dernier, toujours selon les estimations de Digiconomist. Cela représente une fois et demi les émissions annuelles de la Suède et plus d’un dixième de celles du Canada.
En fait, la pollution engendrée par le Bitcoin annule largement les effets bénéfiques de toutes les voitures électriques du globe.
Pourquoi une telle consommation d’énergie?
C’est la pratique du « minage » des bitcoins qui rend cette cryptomonnaie aussi énergivore. Des personnes détenant de puissants ordinateurs les consacrent à effectuer les opérations nécessaires aux multiples transactions à travers le monde. En échange, les propriétaires de ces ordinateurs reçoivent eux-mêmes des paiements en bitcoins.
Or, les calculs nécessaires pour assurer chaque transaction impliquent un fort gaspillage d’énergie.
En moyenne, en 2021, chaque transaction de bitcoins a nécessité autant d’électricité que ce que consomme un ménage américain moyen pendant un mois et demi, indique Digiconomist.
Pour une même transaction, un grand nombre de « mineurs » se consacrent en même temps à effectuer les calculs requis. Toutefois, seul le premier à les compléter verra son travail couronné de succès et récompensé en conséquence. À cause de cette concurrence, une multitude d’ordinateurs travaillent en vain à tout moment : chaque transaction nécessite donc une énorme quantité d’énergie.
Le marché du minage profite à une faible minorité
Le marché du minage des bitcoins se veut décentralisé, mais il est en fait concentré entre les mains d’un tout petit nombre d’individus, qui possèdent l’essentiel des coûteux appareils nécessaires à cette pratique.
50% de la capacité mondiale de minage est détenue par à peine 0,1 % des mineurs, a récemment révélé une étude du Bureau national de recherche économique, un institut privé américain.
Les 10 % des plus gros mineurs détiennent quant à eux jusqu’à 90 % de la capacité mondiale. Ces magnats du minage engrangent donc la plus grosse part des profits, tout en étant les principaux responsables de la pollution engendrée par le Bitcoin.
L’industrie du minage des bitcoins a généré 16,6 milliards $ US de revenus l’année dernière, d’après Digiconomist.
À propos du Bitcoin
Le Bitcoin est une cryptomonnaie, qui peut officiellement être utilisée pour faire certains achats. Mais c’est surtout un actif financier : les bitcoins sont échangés sur un marché spéculatif, où les investisseurs les achètent et les revendent en misant sur leur prise de valeur, dans le but de faire des profits.