
Baseball : Fitzgibbon toujours prêt à payer pour qu’une équipe de la Floride joue à Montréal à temps partiel
Les partis d’opposition critiquent fortement le gouvernement, qui consacrerait trop d’énergie et d’argent à d’hypothétiques équipes de baseball et de hockey.
Le gouvernement Legault sème la confusion autour du financement public pour ramener une équipe de baseball à Montréal. Alors que le premier ministre laisse entendre qu’il ne paiera pas pour un tel projet, le « ministre du Baseball » Pierre Fitzgibbon maintient qu’il est possible d’investir à coût nul en misant sur des retombées économiques.
« Il n’est pas question que notre gouvernement mette un sou des contribuables là-dedans », a affirmé mercredi François Legault lors de la période de questions à l’Assemblée nationale. Mais il a rapidement nuancé son affirmation : « si jamais il y a un stade de baseball, ça ne va pas coûter un sou aux contribuables québécois », a-t-il ajouté.
Quant à Pierre Fitzgibbon, qui s’est récemment décrit comme le ministre du Baseball, il affirme plutôt qu’il est possible d’investir de l’argent public dans le projet sans que cela ne coûte rien à la population québécoise. « Une implication financière de Québec doit être conditionnelle à des retombées économiques plus importantes que les coûts », avait-il expliqué mardi. Il a précisé mercredi que le plan serait de ne pas investir pour la construction d’un stade, mais plus tard dans le projet, s’il fonctionne bien.
Pierre Fitzgibbon, qui est aussi ministre de l’Économie et de l’Innovation, discute depuis plusieurs mois avec le Groupe Baseball Montréal, dirigé par le milliardaire Stephen Bronfman. Selon La Presse, celui-ci cherche à obtenir des centaines de millions $ du gouvernement du Québec pour la construction d’un stade et le retour d’une équipe de baseball à Montréal. L’objectif est d’accueillir à mi-temps les Rays de Tampa Bay.
Le Québec a d’autres priorités, selon l’opposition
Pour les partis d’opposition, il est inconcevable que le Québec mette son énergie et son argent dans le sport professionnel alors que la province fait face à de nombreux défis plus urgents. « Déjà qu’on a un ministre responsable du retour des Nordiques, je ne sais pas si on va avoir un ministre responsable du retour des Expos, mais la réalité, c’est qu’on devrait avoir d’autres priorités pour les Québécois », a critiqué mardi en conférence de presse la cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade.
À ses yeux, la promesse d’un investissement public à coût nul n’est pas crédible : « on prend les gens pour des cons quand on dit ça », a-t-elle lancé.
« Le gouvernement se demande s’il va financer le futur stade de baseball d’une demi-équipe de la Floride. Est-ce qu’il pourrait commencer d’abord par financer des bons repas pour les aînés des CHSLD de son propre peuple? », a demandé mardi à l’Assemblée nationale le député de Québec solidaire (QS) Sol Zanetti.
QS a déposé une motion pour demander au gouvernement « de ne financer ni la venue d’une équipe professionnelle de baseball à Montréal ni la construction d’un nouveau stade tant et aussi longtemps que l’ensemble des services publics québécois ne seront pas financés adéquatement ». Elle a été rejetée par la CAQ.
Pierre Fitzgibbon n’est pas le premier responsable d’un grand ministère à mettre ses énergies dans un dossier sportif. Le ministre des Finances Éric Girard se consacre depuis l’été dernier au retour d’une équipe de hockey professionnel à Québec. C’est le premier ministre Legault lui-même qui lui a donné ce mandat de « ministre des Nordiques ». Éric Girard n’exclut pas la possibilité d’investir de l’argent public pour le retour d’une équipe dans la capitale.